Le président du parlement toscan Antonio Mazzeo a annoncé que la Toscane vient d’adopter ce mardi une loi sur le suicide médicalement assisté, faisant d’elle la première région du pays à légiférer sur ce sujet délicat. Cette décision suscite de nombreux débats en Italie.
La loi, composée de six articles et d’un préambule, a pour objectif d’organiser l’accès au suicide médicalement assisté tout en respectant les principes fondamentaux énoncés par la Constitution italienne, notamment les articles 32 et 117. L’article 1 garantit un droit individuel à l’assistance sanitaire pour les personnes en fin de vie, précisant que ce droit est inviolable et ne peut être limité par des conditions non prévues par la loi.
Le texte précise également que l’assistance ne constitue pas un crime, à condition de répondre à certains critères. Le deuxième article énonce les conditions requises pour l’accès au suicide médicalement assisté. Il est destiné aux personnes souffrant de maladies incurables qui entraînent des souffrances physiques ou psychologiques intolérables. Ces patients doivent être sous traitement de soutien vital et pleinement capables de prendre des décisions autonomes et éclairées.
Une procédure rigoureuse pour l’accès au suicide assisté
Les autres articles de la loi détaillent les procédures nécessaires pour que le suicide médicalement assisté puisse être mis en œuvre dans le respect des normes légales. Dès l’entrée en vigueur de la loi, les entreprises sanitaires régionales auront 15 jours pour créer des commissions médicales multidisciplinaires. Ces commissions seront composées de divers professionnels de santé, notamment un médecin spécialiste en soins palliatifs, un neurologue, un psychiatre, un anesthésiste, un infirmier et un psychologue. L’objectif est d’assurer que les conditions d’éligibilité et les critères de décision sont scrupuleusement respectés.
Un pas important vers la reconnaissance des droits des patients
Cette législation en Toscane a suscité de nombreux débats dans un pays influencé par le catholicisme où les questions d’euthanasie et de suicide assisté sont particulièrement sensible. En adoptant cette loi, la Toscane s’inscrit dans un mouvement plus large en Europe, où plusieurs pays, comme la Suisse et les Pays-Bas, ont légalisé le suicide assisté dans des conditions strictes, alors que le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a lancé un grand chantier sur la fin de vie.
Sources : La Stampa Sera, Le Figaro.