Des milliers de salariés de Stellantis ont manifesté ce vendredi 18 octobre dans les rues de Rome, protestant contre la baisse drastique de la production du constructeur automobile en Italie et dénonçant son désengagement. Cette grève historique a vu la participation massive des employés de divers sites de production, réclamant des garanties sur leur emploi et l’avenir de l’industrie automobile dans le pays.
Les syndicats parlent d’un taux de participation allant de 63 % à 100 %, soulignant ainsi l’ampleur de la mobilisation. La production de Stellantis en Italie a chuté de 31,7 % en 2024, atteignant son niveau le plus bas depuis 1956. Ce déclin contraste fortement avec les promesses faites par Carlos Tavares, PDG de Stellantis, qui avait fixé l’objectif d’un million de véhicules produits d’ici 2030. En réalité, la production italienne pourrait difficilement atteindre 500 000 unités cette année, en partie à cause de la stagnation des ventes de véhicules électriques.
Les usines en grande difficulté
Les travailleurs des usines, comme celle de Mirafiori, ancien fleuron de Fiat, font face à des périodes répétées de chômage technique, aggravées par des retards dans les mesures de soutien à l’achat de véhicules électriques. Les syndicats appellent à une concertation entre Stellantis et le gouvernement italien pour assurer l’avenir de l’industrie automobile en Italie.
Des tensions croissantes avec le gouvernement
Les relations entre Stellantis et le gouvernement de Giorgia Meloni se sont détériorées, Rome accusant le constructeur de déplacer sa production vers des pays à bas coûts. Au mois de mai dernier, la Guardia di Finanza, en collaboration avec l’agence italienne des douanes, a par exemple saisi 134 Fiat Topolino au port de Livourne, car elles arboraient un drapeau italien sur leur carrosserie, ce qui a été jugé trompeur pour les consommateurs selon les autorités italiennes, alors que ce véhicule est produit au Maroc. Carlos Tavares, lors d’une audition au Parlement, a demandé davantage de subventions tout en critiquant les coûts de production élevés en Italie. Les syndicats soulignent que la situation est critique, avec une réduction de plus de 10 000 employés depuis la fusion entre PSA et Fiat Chrysler.
Florian Philippot appelle à une mobilisation massive en France
Sur X, Florian Philippot parle d’une grève historique alors que l’histoire de Fiat est déjà jalonnée de grêves qui ont marqué l’Italie et même le reste du monde, puisqu’elles ont provoqué des vagues de migration. Il précise toutefois que c’est la « plus importante depuis 40 ans ». « La production, comme en France, est en chute libre, au plus bas depuis 1956 chez Stellantis (PSA, Fiat) ! », souligne-t-il, dénonçant « la folie de l’UE qui livre le marché aux constructeurs chinois et va en 2035 condamner notre industrie par l’imposition du tout-électrique ! ».
Le fondateur des Patriotes appelle à une mobilisation massive en France, similaire à celle en Italie. Il milite pour l’abandon de l’obligation du tout-électrique en 2035 et réitère son appel au Frexit pour protéger l’industrie automobile française.
La grève massive chez Stellantis illustre l’ampleur de la crise que traverse l’industrie automobile en Italie. Avec une production en chute libre et des tensions avec le gouvernement, les salariés craignent pour leur avenir. Le climat social tendu dans le secteur automobile, tant en Italie qu’en France, laisse présager des décisions difficiles pour l’ensemble du groupe.
