Dans une tribune publiée ce 11 juin par Midi Libre, le politologue Hamid Enayat décortique les raisons du maintien d’Ali Khamenei autour des négociations sur le programme nucléaire iranien, malgré un discours agressif et des déclarations hostile à l’égard des États-Unis.
Le 4 juin, Khamenei qualifiait les Américains d’« impolis et arrogants » tout en refusant clairement la dernière proposition américaine. Pourtant, le régime iranien affirme vouloir formuler sa propre offre, ce qui montre que le guide suprême préfère maintenir les pourparlers, selon Enayat.
Deux stratégies derrière cette posture ambiguë
Selon le politologue, cette posture vise à freiner un soulèvement interne : les unités de résistance liées à l’OMPI, très actives sur le terrain, sont perçues comme en mesure de déclencher une insurrection si un conflit éclatait. Khamenei souhaite prévenir ce danger.
Mas elle viserait également à gagner du temps : Téhéran espère un changement de climat international qui jouerait en sa faveur. Les négociations lui offrant cette marge de manœuvre cruciale.
Surveillance accrue pour contrôler l’opposition
Depuis début juin, des drones et satellites surveillent la région de Téhéran ; et le Bassidj est mobilisé pour surveiller les quartiers, dénonce Enayat. Des policiers sont désormais présents dans les écoles, suite à un accord gouvernemental, une mesure destinée à saper l’esprit de contestation dans la société.
Une colère sociale en pleine explosion
La contestation monte selon le politologue proche du CNRI : grèves diverses (chauffeurs routiers, enseignants, infirmières…), manifestations à Evin (prison), sit-in dans les quartiers… Le régime reconnaît désormais que ce n’est pas l’Occident qui le menace, mais bien le peuple.
Négociations : vrai dialogue ou stratégie dilatoire ?
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA se penche du 9 au 13 juin, sur les écarts de l’Iran à ses engagements nucléaires. Khamenei utiliserait les pourparlers pour retarder l’application des sanctions et enrichir de l’uranium, à l’instar d’une stratégie déjà en place depuis plus de deux décennies.
Soutenir les résistances pour une solution durable
Selon Enayat, seul un mouvement démocratique intérieur — avec l’appui des unités de résistance — peut mener à la mise en place d’une transition pacifique et stable en Iran. Il préconise un retour du dossier nucléaire au Conseil de sécurité de l’ONU pour garantir la paix mondiale.