Le président et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump a signé ce jeudi 20 mars un décret exécutif visant à démanteler le département de l’Éducation des États-Unis, considéré comme une institution inefficace et influencée par l’idéologie progressiste.
Créée en 1979, le département de l’Éducation ne gère pas directement les écoles, ce rôle revenant aux États et aux districts locaux, cependant il administre plus de 1,6 billion de dollars en prêts étudiants et distribue des milliards de dollars aux écoles publiques, notamment pour les repas scolaires et le soutien aux élèves sans-abri, il gère les subventions Pell, pour aider les étudiants à faibles revenus à financer leurs études, finance les programmes éducatifs pour les élèves en difficulté et veille à l’application des lois anti-discrimination pour garantir l’accès équitable à l’éducation. En 2024, son budget s’élevait à 238 milliards de dollars, soit environ 2 % du budget fédéral.
Un Département dans le collimateur des Républicains depuis sa création
Le département de l’Éducation est dans le viseur des républicains depuis sa création. Déjà dans les années 1980, Ronald Reagan avait tenté de le supprimer.
Les conservateurs reprochent au département d’exercer un contrôle fédéral trop important sur l’éducation, d’exercer une influence idéologique « progressiste », notamment sur les questions de genre et de race, mais également d’avoir un budget excessif, financé par les impôts des Américains. Trump et ses soutiens veulent également renforcer le libre choix scolaire, permettant aux familles d’utiliser des fonds publics pour inscrire leurs enfants dans des écoles privées ou religieuses.
Trump dénonce un système inefficace et bureaucratique
Lors de la signature du décret, Trump a critiqué le département de l’Éducation, l’accusant de freiner l’innovation et de nuire aux performances académiques du pays. « Ce département ne nous sert à rien. Les États feront un bien meilleur travail pour gérer l’éducation », a-t-il affirmé.
Trump a salué une décision historique et déplore que durant 45 ans, « les États-Unis aient dépensé de loin plus d’argent pour l’éducation que tout autre pays, et dépensé également bien plus d’argent par élève que tout autre pays ». « Pourtant, nous occupons le bas du classement en termes de réussite. 70 % des élèves de 4e ne maîtrisent ni la lecture ni les mathématiques.40 % des élèves de CM1 ne maîtrisent même pas les bases de la lecture et ne savent pas lire.»
Malgré cette initiative, la Maison Blanche a précisé que certaines fonctions essentielles du département seront maintenues, notamment le financement des écoles à faible revenu, les subventions Pell pour les étudiants défavorisés, les aides pour les enfants en situation de handicap, la gestion des prêts étudiants fédéraux.
Bien que Trump ait signé un décret lançant le processus d’élimination du Département de l’Éducation, la Maison Blanche a reconnu qu’une suppression totale nécessiterait une intervention du Congrès. En attendant, l’administration Trump prévoit de réduire de moitié le personnel, de diminuer le budget et de restreindre le champ d’action de l’agence.
Une décision controversée qui inquiète les défenseurs de l’éducation
Cette mesure a toutefois suscité de vives réactions, notamment chez les défenseurs de l’éducation publique. Derrick Johnson, président de la NAACP et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, a dénoncé une décision qui risque de pénaliser les enfants issus de milieux défavorisés, notamment dans les zones rurales et à faibles revenus.
Les Démocrates, de leur côté, ont dénoncé une mesure « dangereuse et illégale » qui fragilise les droits des étudiants, en particulier ceux des minorités ethniques et des élèves en situation de handicap.
Un retour aux États pour la gestion de l’éducation
Les partisans de cette réforme saluent une recentralisation de l’éducation au niveau des États, supprimant ce qu’ils considèrent comme une « bureaucratie fédérale inefficace ».
« Plus de paperasse qui empêche les écoles d’innover ! Les parents, les États et les communautés vont enfin pouvoir décider de l’éducation de leurs enfants », a réagi Tiffany Justice, cofondatrice du mouvement Moms for Liberty.
Elon Musk a également réagit sur X.
Un débat de longue date chez les Républicains
Si cette réforme venait à être adoptée par le Congrès, elle marquerait une transformation majeure du système éducatif américain, laissant aux États une autonomie totale sur la gestion des écoles et des financements.
Le débat s’annonce houleux, entre les partisans d’une éducation décentralisée et ceux qui craignent une aggravation des inégalités scolaires à travers le pays.
Sources : Le Monde, AP, C-SPAN