La campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 fait l’objet d’une enquête judiciaire portant sur des soupçons de financement illégal. Le parquet de Paris a ouvert une enquête le 2 juillet à la suite d’un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) selon plusieurs médias comme Le Monde ou BFMTV.
L’information judiciaire, concerne plusieurs chefs d’accusation graves : prêt d’une personne morale à un candidat en campagne électorale, acceptation par un candidat en campagne de prêt d’une personne morale, détournement de biens par des personnes exerçant une fonction publique, escroquerie commise au préjudice d’une personne publique, faux et usage de faux
Les détails de l’enquête
Les investigations ont été confiées à la brigade financière de la police judiciaire parisienne et sont désormais dirigées par un magistrat instructeur. Aucun détail supplémentaire n’a été fourni sur la nature exacte des soupçons pesant sur la campagne de Marine Le Pen.
Le signalement de la CNCCFP
Le signalement initial de la CNCCFP, reçu en 2023, avait mis en lumière des irrégularités dans les dépenses de campagne, notamment le « flocage et déflocage » de douze cars pour un montant de 316 182 euros. Ces dépenses avaient été jugées irrégulières par la commission. Marine Le Pen, battue au second tour de l’élection présidentielle par Emmanuel Macron, avait formé un recours devant le Conseil constitutionnel avant de finalement renoncer.
Le Rôle de la CNCCFP
La CNCCFP est une autorité administrative indépendante chargée de vérifier les comptes de campagne pour garantir l’équité et la transparence. Depuis la loi de 1988, les candidats à la présidentielle doivent respecter des règles strictes et un échéancier précis. Les dépenses de campagne sont plafonnées et doivent être justifiées, puis remboursées en fonction des résultats électoraux.
Historique des financements
Marine Le Pen avait investi près de 11,5 millions d’euros dans sa campagne présidentielle de 2022. En 2017, ses dépenses avaient déjà été partiellement retoquées par la CNCCFP, principalement en raison d’emprunts contractés auprès du Front National (FN, devenu RN) et du microparti de son père, Jean-Marie Le Pen.
Affaires antérieures
En juin, la Cour de cassation a confirmé définitivement la condamnation du RN pour la surfacturation des kits de campagne utilisés lors des élections législatives de 2012. Marine Le Pen doit également être jugée à partir du 30 septembre pour des détournements de fonds européens liés à la rémunération d’assistants d’eurodéputés entre 2004 et 2016.