L’armée israélienne a annoncé vendredi qu’elle allait intensifier son offensive à Gaza-ville, présentée comme un bastion du Hamas. Tandis que des centaines de milliers de Palestiniens fuient vers le sud, la communauté internationale dénonce une escalade jugée insoutenable.
À Gaza-ville, le fracas des bombardements et l’exode des habitants illustrent l’ampleur d’une offensive militaire sans précédent.
Vendredi 19 septembre, l’armée israélienne a prévenu qu’elle allait employer une « force sans précédent » contre le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens retranchés dans cette agglomération du nord de la bande de Gaza.
Le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée, a appelé la population à quitter immédiatement les lieux pour rejoindre la « zone humanitaire » installée dans le sud du territoire. Selon lui, près de 480 000 personnes auraient déjà quitté la ville depuis fin août. Des chiffres contestés par le Hamas et la Défense civile de Gaza, qui dénoncent des estimations exagérées. L’ONU évaluait encore fin août à environ un million le nombre d’habitants dans la ville et ses environs.
L’armée israélienne a fermé la route Salah al-Din, qui servait de corridor d’évacuation vers le sud, ce qui limite les possibilités pour les civils désirant fuir. Le seul itinéraire désormais viable pour certains civils est la route côtière Al-Rashid.
Ces derniers jours, des bombardements d’une intensité exceptionnelle ont frappé Gaza-ville. Sur la route côtière, saturée de véhicules, de piétons et de charrettes tirées par des ânes, des familles entières tentent de fuir vers le sud, emportant à la hâte quelques affaires.
Aujourd’hui, des raids israéliens massifs ont frappé Gaza-Ville à l’aube, faisant au moins 34 à 43 morts selon les autorités sanitaires de Gaza, dont des femmes et enfants
Cette nouvelle phase de la guerre, officiellement lancée mardi, intervient près de deux ans après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui avait déclenché le conflit actuel. Israël, soutenu par Washington, affirme vouloir « anéantir » le mouvement islamiste.
Mais les condamnations internationales s’accumulent. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé une situation « moralement, politiquement et légalement intolérable ». La France a exhorté Israël à « mettre fin à cette campagne destructrice », tandis que Londres l’a qualifiée de « totalement irresponsable et épouvantable ».
Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU est allée plus loin en affirmant qu’Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Une accusation rejetée par le gouvernement israélien, qui conteste également la déclaration onusienne faisant état d’une famine dans le territoire.
Dans le même temps, les États-Unis ont à nouveau utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer un texte réclamant un cessez-le-feu immédiat et un accès humanitaire élargi à Gaza.
Source : BFMTV.