Vendredi 15 novembre, une nouvelle fusillade a éclaté sur la place Saint-Bruno à Grenoble, un lieu tristement célèbre pour son rôle central dans le trafic de stupéfiants. Bien que les tirs n’aient fait aucun blessé, l’événement s’inscrit dans une série inquiétante de violences liées aux règlements de comptes dans la métropole iséroise.
Alertée par des riverains peu après 20h15, la police s’est rendue sur les lieux, où elle a découvert 16 étuis de munitions de calibre 9 mm au sol. Selon le procureur adjoint de Grenoble, François Touret de Coucy, les coups de feu auraient été échangés entre des individus à bord d’une voiture et d’un deux-roues. Des impacts de balle ont été relevés sur la vitre d’un appartement résidentiel situé au premier étage.
Les constatations effectuées par la police scientifique n’ont révélé ni blessés ni traces de sang. Les circonstances de cet échange de tirs restent floues, et les auteurs sont toujours en fuite.
Une escalade de la violence
La place Saint-Bruno est devenue ces dernières semaines un théâtre de violences répétées. La veille de cette fusillade, des coups de feu avaient déjà retenti sur cette même place. Lors de cet incident, un individu armé d’un petit sabre avait été interpellé, et des armes, dont un fusil à canon scié, avaient été découvertes à proximité.
Mercredi dernier, une vingtaine de personnes masquées et vêtues de noir ont envahi la place. Certaines portaient des armes blanches, tandis qu’un individu, armé d’une arme de poing, a tiré deux fois en l’air. Un adolescent de 15 ans, porteur d’une machette, a été arrêté et placé en garde à vue. Reconnaissant avoir tenu l’arme à feu, il sera prochainement convoqué devant un juge des enfants.
Une « guerre des gangs » à Grenoble
Depuis le début de l’année, Grenoble est le théâtre d’une montée en puissance des violences urbaines, notamment liées au narcotrafic. Selon le parquet, pas moins de 50 fusillades ont été recensées en 2024, dont une vingtaine directement liées aux guerres de territoire entre gangs.
Face à cette situation, les autorités judiciaires et policières intensifient leurs efforts pour ramener le calme dans la métropole. Cependant, la recrudescence des actes violents illustre la complexité de cette « guerre des gangs » qui secoue Grenoble et ses alentours.