Le fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, a vivement attaqué le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron sur le réseau X, l’accusant de promouvoir un projet de censure et de surveillance généralisée à l’échelle européenne. Ses déclarations interviennent dans un contexte de fortes tensions transatlantiques autour de la régulation des plateformes numériques.
La polémique enfle autour de la régulation du numérique en Europe. Ce mercredi 24 décembre, Pavel Durov, PDG de la messagerie cryptée Telegram, a accusé le président français Emmanuel Macron de vouloir instaurer un « goulag numérique » au sein de l’Union européenne. Dans une série de messages publiés sur X, l’entrepreneur dénonce un projet qu’il assimile à une surveillance de masse des citoyens européens.
Ces déclarations surviennent dans le sillage de l’interdiction d’entrée sur le territoire américain infligée le 23 décembre à cinq personnalités européennes du secteur technologique, dont Thierry Breton. Cette décision, annoncée par Washington, a ravivé le débat sur la régulation des contenus en ligne et sur les rapports de force entre les États-Unis et l’Union européenne en matière de liberté d’expression numérique.
Pavel Durov cible en particulier le Digital Services Act (DSA), texte européen destiné à lutter contre la désinformation et les contenus illicites sur les plateformes. Selon lui, ce cadre réglementaire s’inscrit dans une logique de censure. Il associe également cette politique au projet dit « Chat Control », qui vise à renforcer la surveillance des messageries privées afin de lutter contre certains contenus criminels. « Confronté à des taux de popularité extrêmement bas, Macron tente de faire taire les critiques en ligne en transformant l’ensemble de l’UE en un goulag numérique, par le biais de la censure et de la surveillance de masse », écrit-il.
L’entrepreneur russe, naturalisé français en 2021, n’a pas hésité à viser directement Thierry Breton, qu’il qualifie « d’architecte de la loi européenne sur la censure » et d’allié politique d’Emmanuel Macron. Il critique également des propos tenus par le chef de l’État en octobre, lorsque celui-ci avait estimé que les citoyens européens avaient « tort d’utiliser les réseaux sociaux pour s’informer », les appelant à privilégier les médias traditionnels. Pour Durov, cette vision traduirait une volonté de contrôle du débat public plus qu’une simple protection des usagers.
Cette charge intervient alors que Pavel Durov a pris ses distances avec la France. Après avoir obtenu la nationalité française, il a quitté le territoire pour s’installer à Dubaï, à la suite de l’ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre. Fin novembre, il avait déjà accusé le gouvernement français de pressions visant à supprimer des chaînes Telegram en Moldavie, dans un contexte électoral sensible.
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