You are currently viewing Affaire Thierry Breton : Nathalie Loiseau appelle à interdire l’entrée en Europe de Robert Kennedy Jr.
Nathalie Loiseau. Photo : @UE

Affaire Thierry Breton : Nathalie Loiseau appelle à interdire l’entrée en Europe de Robert Kennedy Jr.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:EUROPE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

La riposte européenne s’organise après les sanctions américaines visant cinq personnalités engagées dans la régulation du numérique. L’eurodéputée centriste et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nathalie Loiseau propose d’interdire l’accès au sol européen au secrétaire d’État américain à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., accusé de diffuser des informations nuisibles à la santé publique mondiale.

La crise diplomatique née des sanctions américaines contre des figures européennes de la régulation numérique prend une tournure plus offensive. Mercredi 25 décembre, Nathalie Loiseau, membre du groupe centriste Renew au Parlement européen à la tête de la commission spéciale du Parlement européen chargée de lutter contre les ingérences étrangères, y compris la désinformation dans les processus démocratiques de l’Union européenne a suggéré sur le réseau social X de refuser l’entrée en Europe à Robert F. Kennedy Jr., secrétaire d’État américain à la Santé. Une proposition présentée comme une mesure de rétorsion symbolique face à ce qu’elle considère comme une attaque directe contre la souveraineté européenne.

« Je suggère de refuser l’entrée en Europe au secrétaire à la Santé américain qui répand des fausses rumeurs préjudiciables à la santé mondiale », a écrit l’élue, en réaction à un message de Robert Kennedy Jr. se félicitant du fait que les États-Unis seraient, selon lui, un « paradis de la liberté d’expression ». Une déclaration perçue à Bruxelles comme un nouvel épisode de la contestation américaine des règles européennes encadrant les plateformes numériques.

Cette sortie intervient dans le sillage des sanctions décidées par Washington contre cinq personnalités européennes, dont Thierry Breton, ancien commissaire européen au Marché intérieure et ancien président d’Atos, le groupe informatique français membre du FEM. Les intéressés se sont vu interdire l’entrée sur le territoire américain, accusés par l’administration Trump de promouvoir une régulation assimilée à de la « censure extraterritoriale ».

Au cœur de ce bras de fer figure le Digital Services Act (DSA), pilier de la politique européenne de régulation du numérique accusé par les défenseurs des libertés d’imposé une forme de censure. Défendu avec vigueur par Thierry Breton lorsqu’il était commissaire, ce règlement vise officiellement à lutter contre la désinformation et les contenus illicites en ligne. Début décembre, l’Union européenne a infligé une amende de 120 millions d’euros au réseau social X, propriété d’Elon Musk, qui prône la liberté d’expression, décision qui a cristallisé l’hostilité de Washington. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait alors dénoncé une « attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain ».

La proposition de Nathalie Loiseau n’a pas manqué de provoquer une réaction immédiate. Marco Rubio a qualifié l’idée d’interdiction visant Robert Kennedy Jr. de « censure extraterritoriale flagrante », retournant contre l’Union européenne l’argument employé par Washington. P

À Paris, l’exécutif français a affiché son soutien à Thierry Breton. Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a rappelé que la régulation européenne du numérique « s’applique en Europe pour garantir une concurrence loyale entre les plateformes » et n’a « pas vocation à être déterminée hors d’Europe ». Le ministre des Affaires étrangères, JeanNoël Barrot, a de son côté dénoncé une remise en cause de la souveraineté européenne, affirmant que « les peuples de l’Europe sont libres et souverains ».

Source :

Le JDD

Laisser un commentaire