Dès le 31 août, des dizaines de navires partis d’Europe tenteront d’acheminer de l’aide humanitaire vers Gaza en défiant le blocus israélien. Présentée comme “la plus grande mission civique navale jamais réalisée”, l’initiative mobilise des équipages de 44 pays mais fait face à d’énormes obstacles.
C’est une mobilisation sans précédent en Méditerranée. À compter du dimanche 31 août, une flotte citoyenne baptisée Global Sumud Flotilla lèvera l’ancre depuis plusieurs ports européens, dont Gênes et Barcelone, avec pour objectif d’atteindre la bande de Gaza. Au total, des dizaines de bateaux doivent participer à cette opération humanitaire, réunissant des équipages venus de 44 pays et soutenue par plus de 30 000 volontaires inscrits, selon le quotidien italien La Repubblica.
Le projet se déploiera en plusieurs étapes. Après les premiers départs d’Italie et d’Espagne, le reste de la flotte partira de Sicile, de Tunisie et de Grèce le 4 septembre. L’ensemble des embarcations doit se regrouper en Méditerranée orientale, avant de tenter de franchir le blocus naval israélien pour acheminer vivres et médicaments à une population gazaouie confrontée à une crise humanitaire dramatique.
Mais l’initiative fait face à un obstacle majeur. Depuis plus d’une décennie, toutes les tentatives de flottille pour Gaza se sont soldées par un arrêt forcé, la marine israélienne interceptant systématiquement les navires. Rien qu’en 2025, le mouvement Freedom Flotilla a déjà essuyé trois échecs. En juin dernier, la députée européenne Rima Hassan et l’activiste suédoise Greta Thunberg se trouvaient à bord du Madleen, stoppé avant d’atteindre la côte palestinienne.
Greta Thunberg devrait à nouveau embarquer, cette fois au départ de Barcelone. À ses côtés, l’ancienne maire de la capitale catalane, Ada Colau, qui a déjà exprimé son soutien sans équivoque à ce qu’elle qualifie de “plus grande mobilisation jamais organisée par voie maritime”. Dans les colonnes d’El País, elle a dénoncé le “blocus absolument injuste” imposé par Israël et appelé à l’ouverture d’un couloir humanitaire permanent.
Si la détermination des participants est forte, les précédents laissent peu d’espoir quant à l’issue de cette traversée. Les organisateurs, néanmoins, assument le caractère symbolique et médiatique de leur action.
La Global Sumud Flotilla s’annonce ainsi comme un nouveau bras de fer entre société civile internationale et autorités israéliennes, dans un contexte où l’aide humanitaire vers Gaza est de plus en plus restreinte et où la famine progresse, selon de multiples ONG. Reste à savoir si cette mobilisation inédite réussira à franchir la ligne rouge du blocus ou si elle viendra s’ajouter à la longue liste des expéditions interceptées.
Avant de partir le Dr Thomas Guénolé est en réalité une lettre ouverte au consul général de France en Israël, rédigée de manière très formelle, comme une anticipation juridique et politique de ce qui pourrait lui arriver en participant à la flottille Global Sumud Flotilla en direction de Gaza.
Sources :
Courrier international – « Global Sumud Flotilla » : “la plus grande mission civique navale jamais réalisée” – lien
La Repubblica – reportage sur le départ de la flottille – lien
Il Post – analyse des précédentes tentatives de Freedom Flotilla – lien
El País – déclaration d’Ada Colau – lien