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Guerre en Ukraine : Paris-Match est partie à la rencontre de soldats ukrainiens passés dans le camp russe

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Paris-Match est parti à la rencontre de soldats du bataillon Maksym Kryvonis qui regrouperait 700 hommes, pour la plupart d’anciens soldats ukrainiens passés dans le camp russe. Ces anciens soldats de Volodymyr Zelensky se battent aux côtés de Vladimir Poutine du côté de Donetsk.

« Cosmos », « Jacques », « Prométhée » ou « Hunter », ces soldats portent désormais l’uniforme de ceux qu’ils combattaient, et manipulent des drones kamikazes aux noms trompeusement poétiques : « pivoines », « géraniums », « acacias », chargés de 30 kilos d’explosifs.

Moscou affirme qu’il s’agirait de volontaires, même si certains d’entre eux ont été fait prisonniers.

Des récits entre conversion sincère et détresse

« Jacques », ancien leader des mouvements étudiants pro-occidentaux qui s’est engagé dans les forces séparatistes du Donbass après la révolution de Maïdan en 2014, revendique un engagement de longue date en faveur de l’unité entre l’Ukraine et la Russie et affirme que les renégats ont « des soutiens jusqu’à Kiev ». D’autres, comme « Cosmos », se taisent, le regard fuyant selon nos confrères, le tatouage du drapeau ukrainien dissimulé sous une tête de loup.

« Prométhée », 23 ans, raconte son ralliement comme un « choix personnel ». Arrêté à Kiev, mobilisé puis envoyé au front sans préparation, il finit par se rendre sous le feu, convaincu que son sacrifice serait vain. Revenant sur sa mobilisation forcée il raconte : « ils m’ont dit qu’ils avaient besoin de ‘viande’ en première ligne ». En captivité, il coopère avec les Russes et transmet les positions de son ancien régiment. Il affirme avoir été  » correctement traité « .

« Hunter », un étudiant en écologie, se dit brisé par les combats. Blessé, lâché par son commandement, il affirme avoir été visé par les tirs de ses anciens frères d’armes. Pour lui, se rendre était un acte de survie, rejoindre les Russes un moindre mal. « Ce qui compte, c’est que je sois vivant », confie-t-il.  Il évoque également un  » manque de moyens et d’humanité  » du commandement ukrainien.

Un autre accuse la France et les États-Unis, « qui ont fourni tout un arsenal à l’Ukraine !« , sans quoi « il n’y aurait pas eu tous ces morts ». À propos des pourparlers il affirme que « ce sont des conneries de politiciens » et que la guerre se terminera le jour où les ukrainiens « renverserons Zelensky ». 

Des critiques à l’égard du régime de Zelensky

Même si à travers ces hommes, la Russie semble alimenter son récit de « libération » du peuple ukrainien, ces témoignages démontrent également une critique acerbe du régime de Zelensky et du commandement ukrainien.

Pour ces hommes, la fracture avec l’Ukraine est totale. Dans leurs familles, rares sont ceux qui acceptent encore de leur parler. Même en cas de paix, un retour semble impossible. Qu’ils soient considérés comme traîtres, victimes ou agents doubles, leur destin semble scellé : l’exil et le silence.

Ni héros, ni victimes, ces soldats devenus « renégats » sont les visages d’une guerre moins manichéenne qu’il n’y parait, où la frontière entre conviction et contrainte se brouille. Chaque tir, chaque mission, les éloigne toutefois un peu plus de leur passé, de leur pays, et de ceux qu’ils étaient avant.

Source : Paris-Match.

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