Le fragile cessez-le-feu instauré à Gaza le 10 octobre semble vaciller. Accusant le Hamas d’enfreindre l’accord, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné ce mardi 28 octobre à son armée de mener des frappes « puissantes et immédiates » dans l’enclave palestinienne, relançant la crainte d’une nouvelle escalade régionale.

À Jérusalem, la tension est montée d’un cran. Selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a ordonné ce mardi aux forces armées de « mener immédiatement des frappes puissantes dans la bande de Gaza ». Cette décision intervient à la suite d’une réunion du cabinet de sécurité, après ce qu’Israël qualifie de « violations répétées » du cessez-le-feu conclu le 10 octobre avec le Hamas.

Pour Tel-Aviv, le mouvement islamiste palestinien aurait relancé des tirs sporadiques vers le sud d’Israël et violé plusieurs clauses de l’accord de trêve, notamment en maintenant ses forces armées actives à proximité des zones tampon. « Le cessez-le-feu n’est pas un bouclier pour le terrorisme », a déclaré une source gouvernementale citée par la presse israélienne, ajoutant que « toute attaque contre Israël entraînera une réponse immédiate ».

De son côté, la branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, a annoncé dans un communiqué avoir « trouvé le corps de l’un des prisonniers de l’occupation » lors d’opérations de recherche dans un tunnel du sud de la bande de Gaza. Elle a cependant indiqué « reporter la remise » de cette dépouille, initialement prévue à 19 h (heure de Paris), en raison, selon elle, des « violations de l’occupation ». Le groupe a également mis en garde contre « toute escalade sioniste », avertissant qu’elle « entraverait les recherches, les fouilles et la récupération des corps ».

Ce regain de tension fait craindre un effondrement total du cessez-le-feu, déjà fragile depuis sa signature. Sur le terrain, des témoins font état de survols intenses de l’aviation israélienne au-dessus de Rafah et de Khan Younès, tandis que plusieurs unités terrestres auraient été placées en alerte le long de la frontière. Les autorités israéliennes n’ont pas confirmé l’ampleur des opérations, mais des frappes localisées auraient déjà visé des « positions militaires » du Hamas.

Pour Benjamin Netanyahu, affaibli politiquement sur la scène intérieure, cette reprise des opérations militaires constitue aussi un message politique : celui d’un dirigeant refusant toute faiblesse face à ce qu’il décrit comme une « menace terroriste permanente ». Dans un contexte de divisions au sein de sa coalition et de critiques internationales croissantes sur la conduite de la guerre, le Premier ministre semble miser sur la fermeté pour restaurer son autorité.

À Gaza, la population, déjà épuisée par des mois de siège et de destructions, redoute un nouveau cycle de violences. Les hôpitaux, encore débordés malgré une accalmie relative depuis la trêve, se préparent à recevoir de nouvelles victimes. Les ONG humanitaires ont, de leur côté, appelé Israël et le Hamas à « préserver le cessez-le-feu à tout prix », soulignant qu’une reprise des hostilités risquerait de provoquer une catastrophe humanitaire dans une enclave déjà à bout de souffle.

Sources :

La Dépêche – Gaza : le cessez-le-feu sur le point de voler en éclats ? Netanyahu ordonne “de mener immédiatement des frappes puissantes” dans l’enclave – https://www.ladepeche.fr

AFP – Communiqué du bureau du Premier ministre israélien – 28 octobre 2025 – https://www.afp.com