Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé samedi sa « colère » face au système de distribution de l’aide humanitaire à Gaza, causant des centaines de morts et de blessés. Il propose un appui français pour garantir la sécurité alimentaire des civils.
Interrogé samedi sur LCI par Margot Haddad, depuis le Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot a dénoncé le mode de distribution de l’aide humanitaire à Gaza. Selon le ministre des Affaires étrangères, « en un mois, 500 personnes ont perdu la vie et près de 4000 ont été blessées » lors de distributions alimentaires. Ces scènes dramatiques ont eu lieu depuis la mise en place, en mars, d’un système piloté par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) avec le soutien d’Israël et des États-Unis, après un assouplissement partiel du blocus.
« C’est un scandale, c’est une honte et c’est une atteinte à la dignité de la personne humaine », a lancé le ministre, indigné par la militarisation des distributions. « La dignité de la personne humaine n’est jamais négociable. Il faut que ça cesse. Il faut que ça cesse immédiatement. »
Jean-Noël Barrot a affirmé que la France, tout comme l’Europe, se tenait prête à « concourir à la sécurité des distributions alimentaires » afin de répondre à la principale préoccupation israélienne : le risque de détournement de l’aide par des groupes armés. « Nous sommes prêts à participer, mais il faut que ça cesse. On ne peut plus risquer sa vie en allant chercher un sac de farine à Gaza », a-t-il insisté.
Le ministre a également renouvelé l’appel de la France à un cessez-le-feu immédiat. « Il n’y a pas de justification à la poursuite de l’opération militaire israélienne à Gaza. Il n’y a pas de justification à ce que le Hamas détienne des otages et il n’y a pas de justification au blocage de l’aide humanitaire. »
Jean-Noël Barrot a enfin réaffirmé la position française en faveur de la création d’un État palestinien, mais « dans le cadre d’une gouvernance renouvelée », soulignant l’urgence d’une solution politique durable pour la région.
Face à une crise humanitaire sans précédent, la France se dit prête à agir concrètement pour garantir la dignité des civils gazaouis et appelle à une paix fondée sur le droit international et la sécurité de tous.