Alors que l’Arménie traverse une période de fortes tensions, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) a vivement réagi aux pressions exercées par le Premier ministre Nikol Pachinian à l’encontre du Catholicos Karékine II, chef spirituel de l’Église apostolique arménienne. Pachinian a appelé ce mardi 10 juin, à la destitution ouverte du catholicos Karékine II, sur fond de désaccord sur le Haut-Karabakh.
Le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, est une instance représentative de la communauté arménienne en France. Il regroupe les principales associations, institutions culturelles, sociales et religieuses arméniennes du pays, et agit comme un organe de coordination et de représentation politique et citoyenne auprès des pouvoirs publics et de l’opinion française.
Dans un communiqué publié le 11 juin, le CCAF qualifie les attaques de Pachinian de « plus graves depuis l’époque stalinienne ». Elles incluent des appels à la démission du Catholicos et la mise en place d’un comité de coordination chargé d’organiser sa succession. Pour le CCAF, cette ingérence gouvernementale dans les affaires religieuses constitue une violation flagrante du principe fondamental de séparation entre l’Église et l’État.
Dans un contexte géopolitique incertain, marqué par des menaces extérieures et des défis existentiels pour la nation arménienne, le CCAF appelle solennellement Nikol Pachinian à respecter les limites constitutionnelles de ses fonctions et à cesser toute tentative d’affaiblissement de l’un des piliers historiques et spirituels de l’Arménie.
Le CCAF exprime son soutien total au Catholicos Karékine II et rappelle le rôle vital joué par l’Église apostolique arménienne dans l’histoire, la survie et la cohésion du peuple arménien.
La position du chef spirituel vis à vis du Haut-Karabakh pourrait toutefois mener à de nouveaux affrontements avec l’Azerbaïdjan, alors que le Premier ministre a adopté une ligne défensive visant à éviter une nouvelle confrontation.