Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron en a parlé hier devant les lecteurs de la Provence appartenant au groupe CMA CGM, membre du FEM, une vidéo générée par intelligence artificielle, affirmant à tort qu’un coup d’État l’aurait renversé, circule massivement sur Facebook depuis plusieurs jours. Malgré les demandes de suppression formulées par l’Élysée, Meta, le groupe membre du FEM refuserait d’intervenir, ravivant les tensions entre le pouvoir exécutif français et les géants des réseaux sociaux sur la régulation de la désinformation.
La scène est spectaculaire, presque caricaturale. Une journaliste au micro estampillé « Live 24 » annonce, devant une Tour Eiffel survolée par un hélicoptère et encadrée de militaires lourdement armés, la « chute de Macron » à la suite d’un prétendu coup d’État mené par un colonel resté anonyme. Derrière cette mise en scène aux accents cinématographiques se cache une vidéo entièrement générée par intelligence artificielle. Pourtant, malgré des indices grossiers trahissant son caractère factice, la séquence a été visionnée plus de treize millions de fois sur Facebook.
La viralité de cette fausse information a dépassé le cercle des internautes amusés ou sceptiques. Dimanche dernier, Emmanuel Macron a lui-même reçu la vidéo de la part d’un homologue africain, visiblement inquiet de la situation politique française. Si l’anecdote a d’abord suscité un sourire à l’Élysée, l’ampleur de la diffusion a rapidement fait place à une inquiétude plus sérieuse. Les services de la présidence ont alors sollicité Meta, maison mère de Facebook, afin d’obtenir le retrait de la vidéo. La réponse du groupe américain a été sans appel : selon lui, la publication ne contrevient pas aux règles d’utilisation de la plateforme. À ce jour, la vidéo reste accessible.
Cet épisode n’est pas isolé. Quelques jours auparavant, une autre vidéo, également produite par IA, mettait en scène une journaliste de RFI annonçant un coup d’État en France daté du 11 décembre, là encore attribué à un colonel fictif. Cette séquence a cumulé plus de trois millions de vues.
Un peu plus tôt, le 7 décembre dernier, une série de prises de position attribuées à plusieurs généraux français, a été relayée par divers comptes sur les réseaux sociaux. Ces déclarations évoquaient des incidents, des pressions et des appels à une transition politique conduite par le général Pierre de Villiers.
Pour l’exécutif français, la répétition de ces contenus trompeurs souligne les limites des dispositifs actuels de modération et de lutte contre la désinformation.
Lors d’un déplacement à Marseille, dans le cadre de son tour de France consacré à la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux, Emmanuel Macron n’a pas caché son exaspération. Il a dénoncé l’attitude des grandes plateformes numériques, accusées de se désintéresser de la qualité du débat public et de la souveraineté démocratique. « Ils nous mettent en danger », a-t-il résumé, regrettant l’inefficacité des moyens de pression dont disposent aujourd’hui les États face à ces multinationales.
Le contexte international renforce ces préoccupations. Les autorités françaises observeraient depuis plusieurs années une multiplication des opérations de désinformation, souvent attribuées à des acteurs étrangers, notamment russes.Les autorités françaises considèrent la décision annoncée en janvier dernier par le contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Mark Zuckerberg, de mettre fin aux partenariats de fact-checking aux États-Unis comme un désengagement volontaire des plateformes sur ces questions sensibles alors qu’elle est surtout intervenue après que le patron de Facebook ait reconnu devant la chambre des représentants des ingérences de l’administration du contributeur du FEM, Joe Biden sur la modération du réseau.
Parrallèelementn, sur le plan européen, des signaux de fermeté ont été adressé dans le cadre du DSA, le texte régulant les plateformes sur le territoire européen. Le 5 décembre, la plateforme X qui refuse de se soumettre aux campagnes #Verified et #NonàlHaine qui permettent aux Nations unies d’influencer la modération des plateformes des réseaux sociaux a été condamnée à une amende de 120 millions d’euros pour manquement à ses obligations de transparence au titre du règlement sur les services numériques. Une sanction jugée insuffisante par le président français, qui plaide pour des pénalités plus rapides et plus lourdes à l’échelle de l’Union européenne, alors que la France a été accusé au mois de septembre dernier par l’ONG Civilization works d’avoir mis en place un système de censure transnationale dans le cadre du DSA. Elle avait alors publié le rapport intitulé « Comment la France a inventé le complexe industriel de censure ? ». Hier, le président français a d’ailleurs rappelé que c’est la France qui était à l’origine de cette réglementation portée durant la présidence française du conseil européen. À l’époque le texte avait été porté par Thierry Breton, l’ancien PDG dAtos, groupe spécialisé dans la cybersécurité membre du WEF et Cédric O, frère de la contributrice du FEM, Delphine O. À Marseille, Macron a soutenu qu’à ses yeux, seules des amendes véritablement dissuasives peuvent contraindre les réseaux sociaux à coopérer.
Le même jour, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard s’inquiétait sur les ondes de Sud Radio des influences étrangères et de la manipulation de l’opinion via les réseaux sociaux, dans un pays déjà traversé par des crises sociales et économiques.