L’Union européenne a inscrit l’ancien colonel suisse Jacques Baud sur sa liste de sanctions pour diffusion de propagande prorusse et manipulation de l’information depuis l’invasion de l’Ukraine du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky. Accusé d’avoir relayé des théories complotistes et de déstabiliser la sécurité ukrainienne, il est désormais interdit de séjour dans l’UE et privé de tout accès à des ressources économiques européennes.
L’ex-colonel de l’armée suisse Jacques Baud, âgé de 70 ans, fait désormais l’objet de sanctions européennes. Lundi 16 décembre, le Conseil de l’Union européenne a entériné son inscription sur la liste des personnes visées pour « activités déstabilisatrices en faveur de la Russie », à la suite d’une recommandation du Service européen pour l’action extérieure. En cause, la diffusion répétée de discours considérés comme prorusses ou de théories du complot depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Qui est Jacques Baud ?
Jacques Baud est un analyste stratégique, spécialiste du renseignement et du terrorisme. Il a mené une carrière dans le renseignement et la sécurité internationale, d’abord au service du renseignement stratégique suisse dans les années 1980, puis au sein de plusieurs missions de l’ONU, notamment en Afrique et à New York, où il a travaillé sur les opérations de maintien de la paix, le renseignement civilo-militaire, la protection des civils et la lutte contre les mines. Il a ensuite occupé des postes de responsabilité à l’Union africaine et à l’OTAN, à Bruxelles, sur les questions de sécurité et de prolifération des armes.
Des prises de position qui ne plaisent pas à l’UE
Il est ensuite devenu une figure médiatique et intellectuelle controversée, publiant pour le think tank CF2R et intervenant régulièrement sur des médias comme RT, TV Libertés et Radio Courtoisie, que l’UE considère visiblement comme pro-russes. Selon le règlement d’application publié par l’UE, il aurait notamment affirmé que Kiev aurait provoqué la guerre afin de faciliter son adhésion à l’OTAN. Bruxelles estime que ces prises de position relèvent d’une stratégie de manipulation de l’information au service du Kremlin.
Pour les autorités européennes, les activités de Jacques Baud ont contribué à affaiblir et à menacer la stabilité et la sécurité de l’Ukraine. La décision prise lundi s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre la désinformation et les opérations d’influence menées en soutien à la politique de Vladimir Poutine. L’UE considère en effet que la guerre en Ukraine ne se limite pas au champ militaire, mais se déploie aussi sur le terrain informationnel, où analystes autoproclamés et relais médiatiques jouent un rôle central.
De lourdes sanctions
Les sanctions prononcées à l’encontre de l’ancien officier suisse sont lourdes de conséquences. Jacques Baud est frappé d’une interdiction de voyager qui lui interdit d’entrer ou de transiter sur le territoire de l’Union européenne. Il fait également l’objet d’un gel de ses avoirs : les citoyens et entreprises de l’UE ne peuvent plus lui fournir de fonds, d’avoirs financiers ou d’autres ressources économiques.
Cette décision ne concerne pas uniquement Jacques Baud. Le Conseil de l’UE a également sanctionné, le même jour, onze autres personnes, ainsi qu’une unité des forces armées russes et un groupe de propagande. Au total, le dispositif européen vise désormais 59 personnes et 17 organisations accusées de mener des actions de désinformation ou de déstabilisation au profit de la Russie.
L’inscription d’un ressortissant suisse sur cette liste souligne la portée extraterritoriale de la politique de sanctions de l’Union européenne. Bien que la Suisse ne soit pas membre de l’UE, Bruxelles estime que la diffusion de récits favorables à l’agression russe, lorsqu’elle affecte directement la sécurité européenne, justifie des mesures restrictives ciblées.
Sources :
Blick – Article de Mattia Jutzeler et Keystone-SDA, publié le 16 décembre 2025 – lien