Le PDG de TotalEnergies et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Patrick Pouyanné, a annoncé que la compagnie pétrolière allait reverser 14,5 milliards d’euros en dividendes à ses actionnaires, un chiffre qui représente près des trois quarts des bénéfices réalisés en 2023. Un choix qui soulève des questions sur l’impact social et environnemental de cette politique, alors que les salaires des employés et les investissements dans de nouveaux projets semblent négligés.
En 2024, TotalEnergies, groupe membre du FEM a fait des vagues avec un chèque exceptionnel de 14,5 milliards d’euros versés à ses actionnaires, représentant une grande partie des profits réalisés en 2023, qui s’élevaient à 19,8 milliards d’euros. Cette politique généreuse envers les actionnaires se reflète dans un contexte plus large où les grandes entreprises cotées au CAC 40 ont multiplié les dividendes et rachats d’actions, atteignant un total record de 100 milliards d’euros en 2024.
Moins de profits pour les investissements et les employés
Si les actionnaires de TotalEnergies sont les grands bénéficiaires de ces largesses, la question reste de savoir où va le reste de l’argent. Avec un ratio de trois quarts des bénéfices distribués aux actionnaires, peu reste pour financer les projets d’avenir de la société, notamment dans la transition énergétique, mais aussi pour des initiatives plus concrètes comme l’embauche de salariés et les investissements dans de nouveaux projets.
Cette politique de dividendes laisse un goût amer à certains, notamment en raison des disparités entre les salaires des travailleurs et les sommes versées aux actionnaires. En 2023, les salariés de TotalEnergies se sont partagés 9,2 milliards d’euros, soit bien moins que les 14,5 milliards d’euros attribués aux actionnaires, une différence de 37 %. Ce fossé interroge sur la répartition des bénéfices au sein de l’entreprise.
Des critiques partagées avec Stellantis
Les pratiques de TotalEnergies ne sont pas uniques. Dans un autre secteur, Stellantis, le constructeur automobile dirigé par John Elkann, héritier de la dynastie Agnelli, famille habituée des réunions du groupe Bilderberg a également suscité des critiques similaires. Bien que les bénéfices de l’entreprise aient augmenté de manière significative, les augmentations salariales pour les employés ont été moins élevées, ce qui a provoqué des réactions dans les usines. Les rémunérations des actionnaires ont bondi de 58 % entre 2022 et 2024, tandis que la rémunération des employés n’a progressé que de 17 % sur la même période. Ces chiffres mettent en lumière une politique de plus en plus favorable aux actionnaires, au détriment des travailleurs.
Une question de marges bénéficiaires et d’équité
Dans un contexte où les marges bénéficiaires restent très élevées, en particulier pour les géants du CAC 40 comme TotalEnergies, cette politique soulève la question de la redistribution des profits. Malgré la crise, les consommateurs continuent de financer ces bénéfices colossaux par des prix toujours élevés, alors que les salariés voient leurs augmentations limitées.