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Scott Bessent. Photo : @United States Department of the Treasury.

États-Unis : Scott Bessent, de la galaxie Soros au Trésor de Trump

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Figure discrète de la finance américaine, Scott Bessent est devenu l’un des hommes les plus influents de l’administration Trump 2. Ancien proche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, George Soros, ce stratège aux convictions fluctuantes incarne désormais la ligne dure du trumpisme économique.

L’administration Trump version 2025 n’a rien d’un remake tiède du premier mandat. Parmi les signes les plus visibles du virage pris par le président américain figure la nomination de Scott Bessent au poste stratégique de secrétaire au Trésor. Inattendue, cette décision a surpris Wall Street comme les cercles diplomatiques. Car Bessent, 62 ans, n’est pas seulement un vétéran de la finance : il a été, durant une décennie, le bras droit de George Soros, principal soutien des démocrates et figure honnie de l’univers trumpiste.

L’ancien président de la société secrète Wolf’s Head Society

Diplômé de Yale, Bessent a présidé la Wolf’s Head Society une des trois grandes sociétés secrètes que compte l’université avec Scroll and Key et Skull and Bones, par laquelle sont passés George W. Bush et le contributeur de l’agenda 2030 du FEM, John F. Kerry. Descendant d’une famille de huguenots ayant fui la France de Louis XIV, Bessent a été durant ses études, rédacteur pour The Yale Daily News, la gazette de l’université et a présidé le Yale Alumni Fund soutenant les programmes de l’institution.

Un ancien de Soros devenu chantre du national-populisme

Scott Bessent a rejoint la Soros Fund Management en 1991, où il a dirigé le bureau de Londres dans les années 1990. Il a participé à deux opérations majeures : la spéculation contre la livre sterling en 1992 (Mercredi noir), qui avait conduit à la sortie forcée de la livre sterling du système monétaire européen, orchestrée par Soros, et contre le yen en 2013, générant d’importants profits pour l’entreprise.

Une certaine élasticité politique

Longtemps perçu comme un pur produit de l’élite new-yorkaise, il avait même soutenu le contributeur du FEM, Al Gore, en 2000. . Il a également fait des dons à la young global leader de la fondation France-amérique, Hillary Clinton et Barack Obama.

Aujourd’hui, il assume une posture bien différente : celle d’un fervent partisan de l’agenda économique du contributeur du FEM, Donald Trump.

Au Trésor, Scott Bessent incarne un trumpisme sans filtre : il attaque frontalement la Chine, promet de faire « faillir l’Iran », snobe le G20 de Johannesburg et prône une cure d’austérité fédérale, le tout dans une logique de rapport de force permanent. À ses détracteurs, il répond : « Les corrections sont saines. Ce qui est malsain, c’est l’euphorie des marchés. »

Une carrière jalonnée d’ombres… et de rebonds

Malgré son image d’oracle financier, Scott Bessent a connu des revers notables. Son fonds Key Square Capital, lancé avec le soutien de Soros, a vu ses actifs fondre de 4,5 milliards à moins de 600 millions de dollars en huit ans. Une performance modeste dans un environnement pourtant haussier.

Cela n’a pas empêché Trump de le qualifier de « l’un des hommes les plus brillants de Wall Street » lors d’un meeting en Caroline du Nord. Une proximité nouvelle, qui doit beaucoup à une campagne de séduction tardive mais efficace menée en 2024, alors que Trump cherchait un allié crédible pour relancer son programme économique.

De la cause LGBT au Pink Palace

Bessent est aussi la première personnalité ouvertement homosexuelle nommée à un poste aussi élevé dans une administration républicaine. Lorsqu’il habitait à Londres, il finançait la fondation du prince Charles, habitué des réunions du groupe Bilderberg. Son ancien partenaire raconte à qui veut l’entendre qu’il formait avec Bessent, le premier couple gay reçu en tant que tel à Kensington Palace, en 1998. Marié, père de deux enfants, collectionneur de propriétés luxueuses, il a aussi été un acteur engagé de la lutte contre le sida et un soutien de causes progressistes dans les années 1990. Une trajectoire contrastée, qui déroute autant qu’elle fascine.

Un pilier de la stratégie économique de Trump

Le secrétaire au Trésor est aujourd’hui l’un des moteurs de la doctrine « 3-3-3 » : 3 % de croissance, 3 % de déficit, 3 millions de barils de pétrole supplémentaires par jour. Un pari audacieux, alors que la Bourse est en repli et que les tensions géopolitiques s’intensifient.

Déterminé à rompre avec le modèle européen qu’il juge « surréglementé et surendetté », Bessent assume une politique de désintoxication budgétaire. À l’intérieur comme à l’extérieur, il veut démontrer que l’Amérique peut s’imposer par la force… économique.

Toutefois, avec un déficit hors de contrôle, un Congrès qui veut poursuivre les allégements d’impôts, ses relations tendues avec Elon Musk, qui n’est pas fan du personnage et un profil atypique qui ne pas trop à Wall Street, Bessent est déjà sur un terrain glissant. La finance new-yorkaise préférait Steven Mnuchin, cet ancien de Goldman Sachs et contributeur du FEM, qui avait tenu les rênes du Tresor lors du premier mandat de Trump.

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