Les autorités indiennes ont intensifié leur surveillance des financements étrangers avec une nouvelle enquête visant la Open Society Foundations (OSF) du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, George Soro. L’Enforcement Directorate (ED), un organisme multidisciplinaire chargé d’enquêter sur les infractions de blanchiment d’argent et les violations des lois sur les changes a mené des perquisitions dans huit locaux à Bangalore, ciblant notamment Aspada Investments Pvt Ltd, soupçonné de canaliser des fonds vers des organisations indiennes sous couvert d’investissements étrangers.
Les perquisitions de l’ED s’inscrivent dans une enquête sur d’éventuelles infractions aux lois sur les changes, notamment la Foreign Exchange Management Act (FEMA). Selon des sources gouvernementales, OSF aurait utilisé des filiales en Inde pour contourner les restrictions imposées par le Ministère de l’Intérieur (MHA) depuis 2016, lesquelles obligent la fondation à obtenir une autorisation préalable avant tout envoi de fonds à des organisations enregistrées sous la loi FCRA (Foreign Contribution Regulation Act).
Aspada Investments Pvt Ltd est présenté comme le gestionnaire de fonds de l’OSF en Inde, chargé de distribuer des investissements sous l’égide du Soros Economic Development Fund (SEDF). Ce dernier aurait injecté plus de 300 crores de roupies (environ 33 millions d’euros) dans une douzaine d’entreprises indiennes.
Un financement controversé sous couvert d’IDE et de services de conseil
L’enquête de l’ED cherche à établir si ces fonds ont réellement servi à des investissements ou s’ils ont été détournés pour financer des ONG opérant sous d’autres cadres légaux. Selon les autorités, trois entreprises indiennes auraient reçu environ 25 crores de roupies (environ 2,7 millions d’euros) entre 2020 et 2024 sous la forme d’investissements directs étrangers (IDE) et de frais de conseil.
Les enquêteurs soupçonnent également l’OSF d’avoir utilisé ces mécanismes financiers pour soutenir des activités jugées contraires aux intérêts de l’Inde, une accusation régulièrement formulée par le gouvernement du Bharatiya Janata Party (BJP).
George Soros et l’Inde : une relation tendue
George Soros, milliardaire et militant politique, est régulièrement accusé par le BJP d’interférer dans les affaires internes de l’Inde. En décembre dernier, le parti au pouvoir avait évoqué un « triangle dangereux », reliant Soros, le portail d’investigation OCCRP et le Congrès indien, l’accusant de vouloir freiner la progression économique du pays.
D’après l’OSF, son fonds d’investissement social vise à soutenir les petits exploitants agricoles et les PME en Indeen facilitant l’accès aux services financiers, à l’éducation et aux soins de santé. Depuis 2008, elle aurait investi plus de 90 millions de dollars dans des start-ups et projets à Bangalore.
Une enquête aux implications politiques et économiques
L’enquête de l’ED met en lumière les tensions entre l’Inde et les financements étrangers à destination des ONG. Alors que le gouvernement indien durcit sa régulation des investissements étrangers dans les secteurs sensibles, cette affaire pourrait avoir un impact sur l’attractivité du pays pour les investisseurs internationaux et les organismes humanitaires.
Le dossier reste en cours, et l’OSF n’a pas encore répondu aux sollicitations des médias sur ces nouvelles accusations.
Source : Indian Express.