Réunis à Baltimore pour leur assemblée plénière, les évêques catholiques des États-Unis ont vivement critiqué la politique antimigrants du président et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump, jugée déshumanisante et contraire à leur mission spirituelle. Soutenus par des responsables religieux de diverses confessions, ils forment un front inédit contre la stratégie d’expulsions massives engagée par Washington.
Dans l’immense salle de conférence de Baltimore, un rare consensus s’est formé parmi les évêques catholiques américains. Réunis du 10 au 13 novembre pour leur assemblée annuelle, les membres de la Conférence épiscopale ont adopté un texte clair, presque solennel : ils condamnent la politique d’expulsions de masse menée par l’administration Trump. Un positionnement jugé « rare et quasi unanime » par The New York Times, tant l’Église américaine avait été marquée ces dernières années par des divisions internes autour des orientations du Vatican.
Sans citer directement le président des États-Unis, les évêques s’opposent fermement à ce qu’ils qualifient d’opérations « massives et aveugles », rappelant la nécessité de défendre la dignité humaine, en particulier celle des migrants. Ils appellent à mettre fin aux « discours déshumanisants » et aux violences qui frappent à la fois les familles migrantes et les forces de l’ordre mobilisées dans ces opérations. Leur déclaration résonne comme un écho à l’appel du pape Léon XIV — premier pape originaire des États-Unis — qui a encouragé la hiérarchie américaine à prendre clairement position en faveur des plus vulnérables.
Cette fronde épiscopale intervient dans un contexte de mobilisation religieuse beaucoup plus large. Depuis le début de l’été, rappelle USA Today, prêtres, pasteurs, imams et rabbins apparaissent de manière croissante aux côtés de manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump. On les a vus s’interposer entre police et protestataires à Los Angeles, ou encore se faire arrêter par les agents fédéraux de l’ICE à Chicago, Portland et Washington. Leur présence réactive une tradition américaine où les leaders religieux participent activement aux grands mouvements sociaux : abolitionnisme, droits civiques, défense des travailleurs, luttes féministes.
Cette mobilisation tranche avec l’influence historique des chrétiens évangéliques conservateurs, longtemps piliers du vote républicain et soutiens de l’administration Trump. Une partie du clergé progressiste et modéré estime désormais nécessaire de rappeler le rôle fondateur des institutions religieuses : se placer du côté des étrangers, des démunis, des persécutés. Une position d’autant plus urgente qu’une frange du Parti républicain assume désormais une vision de « nationalisme chrétien », fondée sur l’exclusion plutôt que sur l’accueil.
Sources :
Courrier international – « États-Unis. La fronde des évêques et des religieux contre la politique antimigrants de Trump » – 13 novembre 2025