Une avancée majeure en archéologie vient d’être réalisée grâce à la combinaison de l’intelligence artificielle et de la télédétection radar. Des chercheurs ont mis au jour les vestiges d’une civilisation vieille de 5 000 ans, enfouie sous le désert de Dubaï. Cette découverte révolutionnaire permet de mieux comprendre les interactions et les échanges commerciaux des peuples anciens dans les environnements désertiques.
Les méthodes de fouille traditionnelles sont souvent limitées lorsqu’il s’agit d’explorer des sites enfouis sous des couches épaisses de sable. Grâce à l’analyse par radar à synthèse d’ouverture (SAR), une technique de télédétection initialement développée pour la reconnaissance militaire et l’exploration spatiale, les chercheurs ont pu identifier des structures cachées à plusieurs mètres de profondeur. Cette technologie permet de contourner les limitations des capteurs optiques affectés par la poussière et d’obtenir des images à très haute résolution.
Dans cette étude menée par l’Université Khalifa à Abu Dhabi, dont le vice-président est le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Arif Al Hammadi , l’IA a joué un rôle clé en traitant des volumes massifs de données issues du SAR et d’images multispectrales. L’algorithme, entraîné à reconnaître les formes artificielles, a permis d’identifier des routes commerciales et des établissements humains qui auraient pu rester inconnus pendant encore plusieurs siècles.
Des révélations sur les échanges commerciaux antiques
Les structures détectées révèlent un réseau de routes reliant la Mésopotamie, la vallée de l’Indus et le Levant, trois des principaux centres commerciaux de l’Antiquité. Ces routes auraient facilité le commerce de l’encens, des textiles et des métaux, démontrant que les civilisations désertiques avaient des liens commerciaux plus étendus que ce que les archéologues pensaient auparavant.
L’identification de ces voies de communication permet une meilleure reconstitution des flux de marchandises et des dynamiques économiques de l’époque. Elle remet également en question certaines hypothèses sur la sédentarisation et l’adaptabilité des civilisations anciennes aux conditions extrêmes des déserts.
Cette technique a également été utilisée en Mongolie révélant des milliers de sites médiévaux répartis le long de l’ancienne Route de la Soie.
Les défis et limites de cette nouvelle approche
Malgré son efficacité, l’intelligence artificielle reste perfectible. Certaines formations naturelles peuvent être confondues avec des structures humaines, générant des faux positifs. Une validation par des experts est donc indispensable avant toute confirmation de découverte archéologique.
En outre, la mise en place de satellites SAR et l’exploitation des données nécessitent des investissements conséquents, mais l’archéologie entre dans une nouvelle ère avec l’intégration des nouvelles technologies. L’association de l’IA et de la télédétection radar offre des perspectives prometteuses pour la recherche historique, notamment dans les régions difficilement accessibles. Cette avancée pourrait bien redéfinir notre compréhension des civilisations passées et de leurs réseaux d’échanges.