L’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, proche du Forum économique mondial, tire la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur la recherche scientifique, notamment aux États-Unis sous l’administration du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Donald Trump. Dans une interview accordée à L’Express, elle annonce la création de Evidences, un think tank destiné à replacer la science au centre du débat public. Un projet qui intervient dans un contexte de remise en question des fondements scientifiques et de propagation de la désinformation.
Agnès Buzyn déplore une désaffection croissante pour la science en France et en Europe, en grande partie due à une baisse des investissements dans la recherche et à un manque de compréhension des mécanismes scientifiques par le grand public. Elle s’inquiète également de la montée des discours anti-science et du rejet de l’expertise dans la société.
Son think tank Evidences aura pour mission de créer un pont entre le monde scientifique, les décideurs politiques et le grand public. Parmi ses axes de travail : l’éducation à l’esprit critique, la valorisation des métiers scientifiques et l’encouragement à un investissement accéléré dans la recherche.
Les dangers de l’administration Trump sur la science
Agnès Buzyn met en garde contre les conséquences des coupes budgétaires et des censures imposées par l’administration Trump aux États-Unis. Elle dénonce la remise en cause de champs entiers du savoir, notamment sur le changement climatique ou la santé des femmes. Pour elle, ces attaques contre la science sont un symptôme d’un virage vers un régime illibéral. Elle cite le philosophe Alexandre Koyré : « Les régimes totalitaires sont fondés sur la primauté du mensonge », rappelant que la vérité scientifique est essentielle au bon fonctionnement d’une démocratie. Dans l’émission c’est à vous diffusée le 11 mars, elle a également préconisé d’accueillir les chercheurs américains rejetés par Trump et son administration qui les accuse bien souvent de wokisme.
La désinformation et l’urgence d’une réponse adaptée
L’ancienne ministre insiste sur la nécessité de contrer la désinformation scientifique qui se propage massivement sur les réseaux sociaux. Pour elle, l’approche actuelle de lutte contre les fake news est insuffisante. Elle prône une production massive et réactive d’informations fiables pour contrer les narratifs trompeurs.
Elle rappelle que les études sur les sciences cognitives montrent que la répétition joue un rôle clé dans la perception de la vérité par le public. Evidences aura pour objectif de saturer l’espace médiatique avec des données scientifiques solides pour limiter l’impact de la propagande et des manipulations.
Réindustrialisation et développement scientifique : une priorité pour la France
Outre la lutte contre la désinformation, Agnès Buzyn plaide pour un réinvestissement massif dans la recherche et l’innovation en France et en Europe. Elle rappelle que la part des dépenses de R&D dans le PIB français diminue et que 20 000 ingénieurs supplémentaires seraient nécessaires chaque année pour combler les besoins industriels.
Elle insiste sur l’importance de la recherche fondamentale et de la propriété intellectuelle pour garantir l’autonomie stratégique du continent. Elle appelle à des coopérations européennes accrues, à l’image des succès de l’aéronautique et du spatial.
Avec Evidences, Agnès Buzyn souhaite replacer la science au cœur des décisions politiques et sociétales. Elle met en garde contre les dangers des attaques contre la science, qui fragilisent selon elle, non seulement la recherche, mais aussi la démocratie. Face à la montée supposée de la désinformation et des coupes budgétaires, elle appelle à une mobilisation collective pour réhabiliter l’expertise et l’esprit critique dans le débat public.
Sa première conférence, prévue le 24 mars au Musée Curie, marquera le lancement officiel de ce combat pour une science au service du progrès et de la liberté.
