Une première victoire a été enregistrée ce matin par La France insoumise (LFI) avec la validation de la recevabilité de la procédure de destitution du président Emmanuel Macron. Le bureau de l’Assemblée nationale, composé majoritairement de la gauche, a voté en faveur de cette proposition par 12 voix contre 10.
Cette proposition de résolution, déposée par 81 députés de LFI, écologistes et communistes, sera prochainement transmise à la commission des Lois. L’Assemblée devra ensuite débattre du texte dans un délai de 13 à 15 jours suivant l’avis de la commission.
L’ambivalence du Parti socialiste
Bien que les députés socialistes n’aient pas initialement soutenu cette résolution, une réunion interne qui s’est tenue lundi soir a conduit trois de leurs représentants à valider sa recevabilité.
Jean-Luc Mélenchon a salué sur X, cette « grande nouvelle ». « Le NFP valide la transmission à la commission des lois de la résolution en vue de la destitution du Président de la République. »
Il s’est ensuite félicité de l’adoption de la motion de destitution déclarant : « Là où existe une volonté existe un chemin ! »
Une issue incertaine
Pour que la procédure aboutisse, le texte doit obtenir les voix de 2/3 des députés, soit 385 voix, un seuil difficile à atteindre même avec le soutien potentiel des socialistes. Les macronistes, de leur côté, pourraient chercher à bloquer la progression du texte en s’appuyant sur le Conseil constitutionnel présidé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Laurent Fabius, ou en évitant son passage en commission.
Si le texte est adopté à l’Assemblée nationale, il serait ensuite transmis au Sénat, où il devrait également recueillir les voix de 2/3 des sénateurs. Cependant, avec une majorité de droite au Palais du Luxembourg, les chances d’une telle issue semblent minces.
Un événement historique
Malgré les nombreux obstacles à franchir, la simple évocation d’une procédure de destitution est un événement inédit sous la Vème République. Les députés insoumis estiment cette séquence réussie, indépendamment du résultat final. Antoine Léaument, député LFI, a qualifié cette initiative de « riposte parlementaire au coup de force d’Emmanuel Macron ».
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a salué un « événement sans précédent ».