Dans une interview exceptionnelle accordée à BFMTV, Reza Pahlavi, fils du dernier shah d’Iran, appelle aujourd’hui à la chute du régime des mollahs, encourage les défections au sein des forces iraniennes et se déclare prêt à rentrer en Iran pour accompagner une transition démocratique.
Alors que les tensions entre l’Iran, Israël et les États-Unis atteignent un point critique, Reza Pahlavi, héritier de la monarchie iranienne renversée en 1979, a pris la parole ce lundi 23 juin sur BFMTV. L’homme de 64 ans affirme que le régime des ayatollahs vit ses derniers instants et exhorte la population iranienne à saisir cette « opportunité historique » pour provoquer son effondrement.
« Le régime est en train de s’effondrer »
Pour Reza Pahlavi, la République islamique d’Iran ne tient plus que par la peur. Selon lui, son leader, l’ayatollah Khamenei, se cache dans un bunker, et les forces de répression sont affaiblies. Il affirme que de nombreux militaires, policiers et agents du renseignement entament des défections, envoyant des messages de ralliement à l’opposition.
« Ce régime est en guerre contre son propre peuple », déclare-t-il, évoquant les exécutions de prisonniers politiques et les coupures d’Internet pour tenter de briser la contestation.
Une transition sans guerre civile
Reza Pahlavi écarte le risque de guerre civile : « Le peuple iranien est uni. Depuis le soulèvement des femmes en 2022, nous avons vu une unité nationale au-delà des ethnies ou des croyances religieuses. » Il insiste sur la nécessité d’une transition pacifique, inclusive, et préparée avec les forces civiles, militaires et paramilitaires « non impliquées dans la répression ».
Soutien international : appel à ne pas « sauver un navire qui coule »
Interrogé sur les récents propos de Donald Trump, qui a suggéré un changement de régime, Reza Pahlavi parle d’un soutien implicite. Il en appelle aux Européens, et notamment à Emmanuel Macron, à ne pas prolonger une politique d’apaisement :
« Ne leur jetez pas une corde de sauvetage. Ne sauvez pas un régime qui coule. »
Il appelle la communauté internationale à respecter la volonté du peuple iranien s’il souhaite se débarrasser de la théocratie.
Sur le nucléaire : sortir de la logique de confrontation
Reza Pahlavi se veut rassurant sur l’avenir nucléaire de l’Iran :
« Il ne s’agit pas de poursuivre une politique nucléaire militaire. Nous voulons respecter les traités internationaux, sortir de la prolifération, et développer des alternatives énergétiques modernes. »
Il considère que la menace nucléaire reste réelle tant que le régime islamique est en place, malgré les frappes israélo-américaines.
Un rôle de facilitateur, pas de prétendant au trône
S’il se dit prêt à rentrer en Iran, Reza Pahlavi précise qu’il ne mène pas une campagne pour prendre le pouvoir.
« Je suis un instrument de transition. Je ne cherche ni trône ni titre. Le peuple décidera, par référendum, s’il souhaite une république ou une monarchie constitutionnelle. »
💬 "Je suis prêt à rentrer"
Reza Pahlavi, le prince héritier iranien appelle à des élections démocratiques en Iran pic.twitter.com/hebPHNTz5p
Il affirme vouloir fédérer les forces démocratiques, quelles que soient leurs opinions, autour de trois principes : souveraineté populaire, laïcité, et démocratie.