Les délégations ukrainienne et russe se sont réunies lundi à Istanbul sous médiation turque pour tenter de relancer les négociations sur la guerre en Ukraine. Aucun accord de cessez-le-feu n’a été trouvé, mais un échange de prisonniers de guerre et de corps de soldats tués a été décidé.
La rencontre, d’une durée de plus d’une heure, fait suite aux discussions entamées mi-mai dans la même ville. Comme lors de la première session, les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur une cessation des hostilités. Kiev a proposé un cessez-le-feu inconditionnel, une position appuyée par plusieurs capitales européennes. Moscou a rejeté cette demande, proposant uniquement un cessez-le-feu partiel de deux à trois jours sur certaines zones du front.
Selon le négociateur russe Vladimir Medinski, un mémorandum a été remis à la partie ukrainienne lors de ces nouvelles négociations. Le document précise les exigences russes pour un cessez-le-feu plus durable, notamment le retrait des forces ukrainiennes des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson, annexées par Moscou en 2022. La Russie y ajoute plusieurs demandes, dont la reconnaissance internationale de ces annexions, la neutralité militaire de l’Ukraine, et l’arrêt des livraisons d’armes occidentales.
En revanche, un accord humanitaire a été trouvé concernant l’échange de prisonniers. Les deux parties se sont entendues pour libérer tous les combattants gravement blessés ou malades, ainsi que les jeunes soldats âgés de 18 à 25 ans, sur la base d’un échange « tous contre tous ». Un échange de 6 000 corps de soldats morts a également été convenu. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé l’information depuis Vilnius, en précisant que des documents ont été échangés via la médiation turque.
Par ailleurs, l’Ukraine a transmis à la délégation russe une liste d’enfants ukrainiens « déportés ou déplacés de force » par Moscou, exigeant leur retour immédiat. Le négociateur russe a déclaré que « chaque cas serait examiné ». Depuis 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour ces transferts d’enfants jugés illégaux.
Enfin, Kiev a proposé l’organisation d’une nouvelle rencontre entre le 20 et le 30 juin. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré son souhait d’accueillir un sommet réunissant les présidents russe, ukrainien et américain à Istanbul ou Ankara.
Donald Trump a d’ores et déjà répondu par la voix de sa porte-parole Karoline Leavitt.qu’il était « prêt » à se rendre en Turquie pour une rencontre avec Volodymyr Zelensky et le Vladimir Poutine.
Zelensky a appelé Trump à adopter des sanctions contre la Russie pour la « contraindre » à un cessez-le-feu, accusant le Kremlin de ne chercher qu’une « courte pause » dans les affrontements et non un cessez-le-feu.