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Photo : Compte X d'Inès Reg

Inès Reg accusée d’antisémitisme pour une Story Instagram : Un cas d’école des atteintes actuelles à la liberté d’expression

L’humoriste Inès Reg a été accusée d’antisémitisme après la publication, le jeudi 30 mai, d’une story Instagram, où une carte remplaçait Israël par un État palestinien, accompagnée de divers slogans pro-palestiniens. Cette épisode est une parfaite illustration des entraves à la liberté d’expression dans le contexte de conflit entre Israël et la Palestine. Explications.

Sur la carte postée par Inès Reg, la mention « Free Palestine » était entourée de plusieurs drapeaux palestiniens et d’émojis pastèque, symboles utilisés sur les réseaux sociaux pour exprimer le soutien aux Palestiniens.

La story comprenait également des slogans tels que « N’arrêtons pas de parler de Gaza » et « Stop aux bombardements à Gaza », rédigés en anglais.

Plusieurs grandes organisations de défense des droits des Juifs, telles que l’Anti-Defamation League (ADL) du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jonathan Greenblatt, et l’American Jewish Committee (AJC), l’une des plus anciennes organisations de défense des Juifs aux États-Unis, puisqu’elle a été créée en 1906, considèrent ce type de carte comme un acte niant l’existence d’Israël, ce qui, selon elles, pourrait sous-entendre un discours antisémite et soutenir implicitement des actes de violence contre les Juifs israéliens. Ces accusations reposent sur l’idée que nier l’existence d’un État peut être interprété comme un appel à sa destruction, avec des conséquences potentiellement génocidaires, ce qui est déjà en soit un postulat. De plus, cette position nie la particularité historique de la création de l’Etat d’Israël, sur laquelle il devrait être possible d’avoir un avis. On peut très bien estimer que la création de l’Etat d’Israël voulu par les sionistes et non l’ensemble des juifs, est une décision discutable, tout en étant profondément affecté par l’histoire de la Shoah, mais visiblement certaines associations se sont imposées en police de la pensée. Cette position est d’autant plus discutable que l’AJC a soutenu la création de l’État d’Israël en 1947-1948.

Un sondage de l’AJC publié en 2019 sur la perception de l’antisémitisme par les juifs américains, à suscité un vif débat aux Etats-unis. Peter Beinart, rédacteur en chef de Jewish Currents, estimait que ce sondage montrant que les juifs américains qui votent majoritairement pour les Démocrates, se sentent menacés plus menacés par l’antisémitisme de droite que par l’antisémitisme de gauche était biaisé. Selon lui, l’AJC a déformé les conclusions du sondage en prétendant que les juifs américains se sentent également menacés par la gauche et par la droite, car« définir la gauche comme un antisémitisme permet à l’AJC de prétendre que sa lutte contre l’antisémitisme et sa défense de Benyamin Netanyahou reviennent au même ».

Par ailleurs, l’AJC a distingué en 2014, Latifa Ibn Ziaten, la mère d’Imad Ibn Ziaten, policier tué durant les attentats de Charlie Hebdo et contributrice du FEM.

On peut également se rappeler de la série de plaintes qui ont été déposées en France contre des personnalités comme Guillaume Meurice, par des associations comme l’Organisation juive européenne (OJE), présidée par Muriel Ouaknine-Melki, une avocate française en contact régulier avec les services de renseignement israélien pour documenter les incidents antisémites. Elle s’est notamment rendue en Israël pour rencontrer le président Isaac Herzog, qui était présent à Davos 2024. L’association Avocats sans frontières, fondée par l’avocat Gilles-William Goldnadel, s’était joint à l’OJE pour porter plainte contre Guillaume Meurice. Goldnadel a été invité récemment pour présenter son dernier livre, « Journal de guerre », par Les Loges Ben Gourion & Tsedek du BBF. Les Loges Ben Gourion semblent être des sortes de loges franc-maçonnes, tandis que le B’nai B’rith France, connu sous l’acronyme BBF, constitue la branche française du B’nai B’rith, la plus ancienne organisation humanitaire juive encore active à l’échelle mondiale, fondée à New York en 1843 sur le modèle des organisations maçonniques. Le B’nai B’rith est aussi membre du Congrès juif mondial, dirigé par Ronald Lauder, fils de Joseph et Estée Lauder, fondateurs de la célèbre entreprise de cosmétiques Estée Lauder Companies, liée au Forum économique mondial.

Pour en revenir au tweet d’Inès Reg, il a entrainé une réaction de Jérémy Benhaïm, qui se présente comme un « activiste engagé contre l’antisémitisme, la haine d’Israël et la négation de la Shoah ». Il estime que « Cette photo n’est ni plus ni moins une illustration concrète du slogan antisémite « de la rivière à la mer » ». « Très drôle de conception de la « paix »… ».

Face à la montée des critiques, Inès Reg a supprimé sa publication dès le lendemain matin, sans donner d’explications, si ce n’est une série de captures d’écran d’insultes qu’elle a reçues, alors que la Commission européenne de la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ursula Von Der Leyen, a instauré le DSA, le texte qui régule la modération et donc la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, sous prétexte de lutter contre les messages haineux.

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