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Marco Rubio. Photo : @U.S. Department of State

États-Unis : Marco Rubio entame une tournée en Amérique centrale pour imposer la doctrine Trump

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Le nouveau secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui est par ailleurs proche du Forum économique mondial, débute ce samedi une tournée diplomatique stratégique en Amérique centrale, marquant la première grande initiative internationale de l’administration Trump depuis sa réélection. À travers ce périple, qui débute au Panama avant de s’étendre au Salvador, au Guatemala, au Costa Rica et en République dominicaine, l’objectif affiché est clair : renforcer l’influence américaine face à la montée en puissance de la Chine et réaffirmer la politique migratoire stricte de Donald Trump.

Contrairement à la tradition qui veut que les nouveaux secrétaires d’État américains se rendent d’abord dans des pays alliés majeurs, Marco Rubio a choisi l’Amérique centrale comme première destination. Ce choix s’explique par l’importance croissante de cette région dans la politique migratoire américaine et par la volonté de Washington de consolider ses partenariats face aux ambitions chinoises.

Le Panama, première étape de la tournée, revêt une importance particulière en raison de son canal, un point névralgique du commerce maritime mondial que Donald Trump souhaite voir sous contrôle renforcé des États-Unis afin de contrer l’influence chinoise dans la région. Rubio, premier secrétaire d’État d’origine hispanique et locuteur natif de l’espagnol, entend également utiliser son profil pour renforcer les liens avec les dirigeants locaux.

Lutter contre l’influence chinoise et sécuriser le canal de Panama

Le canal de Panama est un enjeu majeur pour l’administration Trump, qui s’inquiète de la présence économique chinoise croissante en Amérique latine. L’audit en cours sur Hutchison Holdings, une entreprise hongkongaise opérant des ports clés des deux côtés du canal et dont le principal actionnaire est BlackRock, le fonds de pension membre du FEM, est suivi de près par Washington.

Le président panaméen, Jose Raul Mulino, a rapidement réagi aux déclarations du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Donald Trump sur une possible reprise du contrôle du canal par les États-Unis, rappelant la souveraineté de son pays. Cependant, le Panama reste prudent dans ses relations avec la Chine et semble vouloir éviter toute confrontation directe avec Washington.

Une politique migratoire intransigeante

Au-delà des enjeux économiques, la question migratoire occupe une place centrale dans cette tournée. Depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, les États-Unis ont intensifié les expulsions de migrants illégaux, principalement en provenance d’Amérique centrale.

Dimanche dernier, la Colombie a brièvement refusé l’atterrissage de deux avions transportant des migrants expulsés des États-Unis, provoquant une menace de guerre commerciale de la part de Trump. Face à la pression, Bogota a finalement cédé, illustrant l’efficacité de la « diplomatie du bâton » chère à l’ancien président.

Ce message est clair pour les autres pays de la région : toute coopération avec la Chine ou toute réticence à collaborer avec Washington pourrait entraîner des répercussions économiques immédiates.

Soutien aux gouvernements conservateurs de la région

Outre la lutte contre l’influence chinoise et le contrôle des flux migratoires, Marco Rubio profitera de cette tournée pour affirmer le soutien de l’administration Trump aux gouvernements conservateurs de la région.

Au Salvador, le président Nayib Bukele, proche lui aussi du Forum et qui est connu pour sa politique sécuritaire musclée contre les gangs, est vu comme un allié naturel. Son approche radicale, bien que critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme, est saluée par Washington.

En République dominicaine, le président Luis Abinader applique une politique migratoire stricte à l’encontre des Haïtiens, allant jusqu’à la construction d’un mur à la frontière, une initiative qui s’aligne sur la vision de Trump.

Au Guatemala, bien que le président Bernardo Arevalo ait été élu sur un programme anti-corruption, il a rapidement cherché à coopérer avec l’administration Trump, notamment en acceptant les expulsions de migrants.

Ce premier déplacement international de Marco Rubio reflète l’approche de Donald Trump en matière de diplomatie : une politique pragmatique fondée sur la pression économique et la défense des intérêts américains, quitte à raviver des tensions historiques.

Entre sécurisation du canal de Panama, contrôle des migrations et consolidation des alliances avec les régimes conservateurs, cette tournée en Amérique centrale illustre la volonté de l’administration Trump d’imposer sa volonté au niveau international.

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