Le philosophe et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bernard Henri Lévy, fait l’objet d’une enquête pour prise illégale d’intérêts a révélé jeudi Médiapart. Le parquet de Paris a ouvert une enquête après un signalement du député Aymeric Caron, concernant les financements reçus par BHL pour ses documentaires, financés en partie par la chaîne franco-allemande dont il est le président du conseil de surveillance depuis 1993.
Entre 2011 et 2022, Bernard-Henri Lévy a perçu un soutien financier substantiel de la part d’Arte, totalisant 750 000 euros pour plusieurs de ses œuvres. Ce financement a attiré l’attention sur la compatibilité entre ses fonctions de président de conseil de surveillance et son rôle de réalisateur. Le financement des productions de BHL, dont Le Serment de Tobrouk, Peshmerga, Princesse Europe, et Pourquoi l’Ukraine, a soulevé des questions de déontologie, notamment du fait que la chaîne, sous sa direction, finance les œuvres d’un de ses responsables.
Le député Caron a soulevé que ces financements risquaient de compromettre l’impartialité de BHL, menaçant l’intégrité des décisions prises au sein du conseil. La situation a pris une tournure plus politique avec la modification des règles internes d’Arte, qui ont permis à BHL de continuer à présider le conseil malgré son âge avancé de 76 ans, en contournant les restrictions d’âge.
Alors que Bernard-Henri Lévy nie tout conflit d’intérêts et précise qu’il n’a pas été rémunéré pour ses films en tant que président d’Arte, les observateurs restent partagés sur les implications de cette enquête, même s’il reste présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Le député Caron considère toutefois qu’en tant que président d’Arte, BHL pourrait avoir influencé les décisions de financement en faveur de ses productions, ce qui soulève des doutes sur la gestion transparente de l’argent public.
Source : Médiapart