La présidence américaine a vivement réagi à une enquête de Politico mettant en cause Steve Witkoff, homme d’affaires et émissaire spécial de Donald Trump. Accusé d’« erreurs répétées » avec la Russie, il est au cœur d’une controverse où la Maison Blanche voit la main de puissances étrangères hostiles.
Nouvelle passe d’armes entre la presse américaine et la Maison Blanche. Vendredi 29 août, le vice-président J. D. Vance a dénoncé sur X une « opération d’ingérence étrangère » après la parution d’un article de Politico consacré à Steve Witkoff, homme de confiance de Donald Trump et envoyé spécial pour le Moyen-Orient.
« Cette campagne vise à nuire au gouvernement et à l’un de ses représentants les plus efficaces », a martelé le numéro deux de l’exécutif, tandis que James Blair, directeur de cabinet adjoint, a fustigé une « opération menée via un média en ligne sous contrôle allemand ». Taylor Budowich, autre proche conseiller du président, a renchéri en qualifiant Politico de « machine de propagande », en référence à sa maison mère, le groupe allemand Axel Springer.
Au centre de la polémique : la gestion solitaire de Steve Witkoff dans les dossiers diplomatiques les plus sensibles. Selon Politico, son inexpérience a conduit à « des erreurs répétées avec la Russie ». Homme d’affaires sans parcours diplomatique, Witkoff s’est imposé dans l’entourage de Trump comme un intermédiaire direct auprès de plusieurs dirigeants étrangers, notamment dans les crises ukrainienne et gazaouie.
Il a rencontré à plusieurs reprises Vladimir Poutine à Moscou, avant d’être l’artisan du sommet organisé le 15 août en Alaska entre le président russe et Donald Trump. Cette rencontre n’a débouché sur aucun plan de paix concret. Quelques jours plus tard, Trump a réuni Volodymyr Zelensky et plusieurs alliés étrangers pour évoquer une prochaine rencontre russo-ukrainienne, qui n’a finalement jamais eu lieu.
Cette diplomatie parallèle interroge jusque dans les rangs républicains. Pour ses détracteurs, l’omniprésence de Witkoff dans des dossiers explosifs, sans structure diplomatique formelle, fragilise la crédibilité américaine. Pour la Maison Blanche, en revanche, les critiques relèvent d’une stratégie de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger.
En accusant un média occidental d’être l’instrument de puissances hostiles, l’administration Trump recourt à une rhétorique qui rappelle les tensions de la présidence précédente, où les accusations d’ingérence et de manipulation de l’information étaient fréquentes. L’épisode souligne surtout la place grandissante d’un émissaire atypique, devenu figure centrale de la diplomatie trumpienne.
Source :
Le Monde – Après un article sur Steve Witkoff, la Maison Blanche dénonce une « opération d’ingérence étrangère » – lien