Le crash tragique d’un avion d’Azerbaijan Airlines mercredi 25 décembre près d’Aktaou, au Kazakhstan, soulève des questions géopolitiques et de sécurité aérienne. Selon les premiers éléments de l’enquête, une « interférence externe, physique et technique » aurait joué un rôle dans l’accident qui a coûté la vie à 38 personnes. La compagnie aérienne azerbaïdjanaise a pris des mesures immédiates, suspendant ses vols vers sept villes russes, dont Grozny, initialement prévue comme destination de l’appareil.

L’avion, un Embraer 190 en provenance de Bakou, devait atterrir à Grozny, en Tchétchénie. Selon l’aviation civile russe, le vol a été détourné en raison de la présence de drones ukrainiens menant des « attaques terroristes » dans les espaces aériens de Grozny et Vladikavkaz. Dmitri Iadrov, chef de l’agence de l’aviation civile russe, a ajouté que des conditions météorologiques défavorables, notamment un épais brouillard, compliquaient également l’atterrissage.

Après deux tentatives échouées à Grozny, le commandant de bord a pris la décision de rediriger l’avion vers Aktaou, où l’appareil s’est écrasé lors de son atterrissage, causant la mort de 38 personnes et faisant 29 blessés parmi les 67 passagers à bord.

Selon Azerbaijan Airlines, l’appareil avait subi un contrôle technique complet en octobre, et le commandant de bord cumulait plus de 15 000 heures de vol, confirmant une expérience significative.

Les médias russes ont avancé des hypothèses variées, notamment une collision avec des oiseaux ou une explosion interne, mais ces versions sont contestées. Des vidéos publiées après l’accident montrent des trous à l’arrière de l’appareil, que certains experts associent à des impacts de missile antiaérien.

Réactions internationales et accusations croisées

Le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, a réagi rapidement, appelant à une enquête approfondie. Il a pointé une responsabilité « évidente » de la Russie dans cette tragédie. En parallèle, le lieutenant ukrainien Andriy Kovalenko a critiqué le système de défense aérien russe, accusant Moscou de ne pas avoir fermé son espace aérien autour de Grozny. Des sources anonymes azerbaïdjanaises rapportent que l’avion aurait été touché par un missile sol-air lors d’une opération de drones au-dessus de la ville.

Azerbaijan Airlines a annoncé la suspension de ses vols vers plusieurs villes russes : Grozny, Mineralnyïe Vody, Sotchi, Makhatchkala, Volgograd, Oufa et Samara. Cependant, les vols vers Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres grandes villes russes restent maintenus.

Les hypothèses autour du crash

Les images des débris de l’appareil montrent des impacts sur le fuselage qui, selon l’expert azerbaïdjanais Rassim Moussabekov, pourraient correspondre à des tirs de missiles antiaériens. Il a déclaré que l’enquête devra déterminer si ces impacts proviennent d’un tir de la défense aérienne russe ou d’une autre cause.

Face aux spéculations croissantes, le Kremlin a appelé à la retenue. Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a déclaré : « Il serait incorrect de spéculer avant les conclusions officielles. Nous ne le ferons pas, et personne ne devrait le faire. »

La question reste donc ouverte, alimentant les spéculations sur une potentielle escalade des tensions entre la Russie, l’Ukraine, et d’autres parties prenantes régionales.

Un contexte de tensions géopolitiques accrues

Ce crash intervient dans un contexte déjà tendu entre la Russie et l’Ukraine, marqué par des affrontements sur plusieurs fronts, y compris la guerre de l’information. La suspension des vols par Azerbaijan Airlines vers plusieurs destinations russes reflète l’impact immédiat de l’incident sur les relations diplomatiques et économiques.

Source : France Info