La tentative du président sud-coréen Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale, dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024, a suscité une onde de choc. La presse sud-coréenne, unanime dans sa condamnation, a décrit cette nuit comme un moment « digne d’une dictature », mettant en lumière les tensions extrêmes qui ont secoué le pays.
À 22h28, Yoon Suk-yeol qui s’est rendu à Davos 2030 et dont le premier ministre est le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Han Duck–soo, a instauré la loi martiale, invoquant la nécessité de lutter contre des “forces proches de la Corée du Nord”. Cette mesure interdisait les activités politiques, les manifestations, et plaçait la presse sous censure stricte. Immédiatement, le Parlement s’est mobilisé, rassemblant 190 députés pour voter la levée de cette décision en moins de trois heures, un acte salué par les principaux journaux du pays. Les députés du Parti démocrate, force d’opposition majoritaire au Parlement, mais aussi ceux du Parti conservateur du Pouvoir au peuple, proche du président, ont participé au scrutin.
« Pour une fois, les partis au pouvoir et ceux de l’opposition ont uni leurs voix pour protéger la démocratie », souligne aujourd’hui, le quotidien de centre-gauche, Hankyoreh, fondé en 1988 par des journalistes opposés au régime militaire, dans le contexte de libéralisation politique. Le média souligne que cette consultation de l’Assemblée nationale constituait l’unique moyen de contrer l’initiative du chef de l’État.
Une confrontation devant le Parlement
La presse sud-coréenne relate également l’affrontement entre les membres du personnel parlementaire et les forces de l’ordre. Des troupes lourdement armées avaient été déployées au sein du Parlement pour imposer la loi martiale, mais elles s’étaient heurtées à la résistance des employés et des députés, déterminés à bloquer leur accès à l’hémicycle.
Le journal conservateur JoongAng Ilbo qui avait pourtant agité au mois d’octobre dernier l’épouvantail d’une offensive Nord Coréenne similaire à celle du Hamas, évoque quant à lui, une “violente mêlée” aux abords du bâtiment, tandis que des hélicoptères et des chars déployés dans les rues de Séoul ont semé la panique. Ce journal appartient à Hong Seok-hyun une personnalité importante de l’industrie médiatique sud-coréenne qui a été ambassadeur de la Corée du Sud aux États-Unis et membre de la Commission Trilatérale, une organisation privée créée à l’initiative des principaux dirigeants du groupe Bildeberg et du Council on Foreign Relations, parmi lesquels figurent David Rockefeller, dont la fondation fait parti du Forum économique mondiale et Henry Kissinger qui était un contributeur de l’Agenda 2030 du FEM. Par ailleurs, l’ancien rédacteur en chef du journal, Park Bo-gyoon a rejoint en aout 2021, l’équipe de campagne de Yoon Seok-Youl et a été nommé au mois d’avril 2022 ministre de la Culture au sein du gouvernement du Premier ministre, Han Duck-soo.
La marche arrière du président
Sous pression, Yoon Suk-yeol a annoncé à 4h30 la levée de la loi martiale. La presse attribue cette volte-face au respect par l’armée du vote parlementaire plutôt qu’aux ordres présidentiels. Kyunghyang Shinmun, quotidien progressiste, qualifie cet épisode de “victoire de la démocratie”, tout en dénonçant une tentative “autocratique” du chef de l’État. « L’initiative présidentielle, digne d’une dictature, aurait pu dégénérer en bain de sang », note Hankyoreh.
Un président isolé et critiqué
Même la presse conservatrice, habituellement favorable au gouvernement, n’a pas épargné le président. Chosun Ilbo déclare : « La proclamation de la loi martiale a plongé la population dans la perplexité. Une telle mesure ne peut être justifiée que par un état de guerre, ce qui n’est manifestement pas le cas. »
Les syndicats de journalistes ont dénoncé une attaque frontale contre la liberté d’expression, exigeant la démission du président. Pendant ce temps, l’opposition prépare une procédure de destitution, tandis que des milliers de Sud-Coréens, soulagés par le retrait de la loi martiale, célèbrent cette victoire de la démocratie.
Sources : Hankyoreh, Kyunghyang Shinmun, Chosun Ilbo, JoongAng Ilbo.