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Alvaro Uribe à Cúcuta le 11 janvier. Image : Capture d'écran chaine Youtube Alvaro Uribe Vélèz.

Colombie : L’ancien président, Alvaro Uribe appelle les Nations unies et les Forces armées vénézuéliennes à renverser Maduro

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L’ancien président colombien Álvaro Uribe Vélez, a lancé un appel retentissant aux Forces armées du Venezuela pour qu’elles renversent le régime de Nicolás Maduro et rétablissent la démocratie. Cette déclaration, faite sur ses réseaux sociaux, a suscité des réactions contrastées en Amérique latine, provoquant une vive polémique.

Le 10 janvier, jour de son investiture, le président Maduro avait annoncé la fermeture de la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Cette décision, justifiée par les autorités comme une réponse à un « complot international visant à troubler la paix ». La même jour, la cheffe de l’opposition, María Corina Machado, qui avait été accusée en 2005, avec d’autres représentants de l’association Súmate, un mouvement associatif civil vénézuélien, de trahison, pour avoir reçu des fonds de la part du National Endowment for Democracy, une agence américaine, a été arrêté temporairement après sa participation à une manifestation à Caracas. Son équipe avait évoqué des violences, démenties par le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello, qui a qualifié ces accusations de « mensonges ».

Le discours d’Uribe à la frontière vénézuélienne

Le 11 janvier, depuis la frontière avec le Venezuela, à Cúcuta, l’ancien président Álvaro Uribe a prononcé un discours en guise de solidarité avec María Corina, son remplaçant lors des dernières élections, Edmundo et « le courageux peuple frère ».

Une intervention militaire internationale évoquée

Il appelé à une intervention militaire internationale sous l’égide des Nations unies pour renverser le régime de Nicolás Maduro : « Nous demandons une intervention internationale, de préférence soutenue par les Nations Unies, qui expulse les tyrans et organise immédiatement des élections libres ».

Sur X, Uribe a publié un tweet le 13 janvier, évoquant la « responsabilité de protéger », un principe adopté par les Nations unies, lors du Sommet mondial de 2005, qui engage les États et la communauté internationale à protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, la purification ethnique et les crimes contre l’humanité.

Dans son discours, Álvaro Uribe a exhorté les militaires vénézuéliens à défendre les valeurs de Simón Bolívar, figure historique de la libération sud-américaine. « L’armée d’aujourd’hui a oublié qu’elle existe pour protéger le peuple. Ce qu’elle fait, c’est collaborer avec la dictature », a-t-il déclaré, tout en dénonçant les violations des droits humains commises par le régime de Nicolás Maduro.

Il a également rendu hommage aux soldats qui, selon lui, ont tenté de se rebeller contre le régime et qui ont été emprisonnés ou exilés. « Ils méritent que leurs compagnons d’armes se lèvent pour restaurer la démocratie au Venezuela », a affirmé l’ancien président.

Dans un autre message publié le 13 janvier, Uribe a appelé le peuple Vénézuélien à la « désobéissance civile ».

Toute la semaine, Uribe s’est mêlé des affaires vénézuéliennes. Il a par exemple dénoncé auprès du média Colombien, Elnacional, les atteintes avérées du régime contre les médias. Depuis 2022, 95 médias ont été interdits, 233, depuis le début du chavisme.

Réactions internationales et régionales

L’activisme d’Uribe et sa proposition d’une intervention internationale menée par l’ONU a toutefois été vivement critiquée par plusieurs acteurs régionaux. Le régime cubain a fermement rejeté cette idée, qualifiant les appels à une intervention militaire de « dangereux » pour la stabilité de la région. Bruno Rodríguez, ministre des Affaires étrangères de Cuba, a mis en garde contre des conséquences « imprévisibles » pour la paix et la sécurité en Amérique latine.

En Colombie, le président Gustavo Petro a également critiqué Uribe, dénonçant les appels à la violence. « Arrêtez de penser à la mort de nos frères », a écrit Petro sur les réseaux sociaux, évoquant l’histoire biblique de Caïn pour souligner l’impact tragique de telles propositions. Il a également accusé « l’extrême droite colombienne » de promouvoir la guerre et la violence.

Un soutien partiel au sein de la droite colombienne

Malgré les critiques, certains membres de la droite colombienne ont soutenu Uribe. María Fernanda Cabal, sénatrice et figure politique influente, a défendu l’idée d’une intervention militaire, qualifiant le régime vénézuélien de « dictature soutenue par des réseaux criminels transnationaux ». Selon elle, cette solution pourrait mettre fin à la crise humanitaire et politique qui frappe le Venezuela.

Un débat polarisant en Amérique latine

Cet appel d’Álvaro Uribe met en lumière les divisions politiques profondes en Amérique latine. Si certains voient en lui un défenseur de la démocratie face au régime de Nicolás Maduro, d’autres dénoncent une tentative irresponsable de militarisation des conflits régionaux. L’idée d’une intervention militaire soulève de sérieuses questions sur l’avenir des relations internationales et la stabilité en Amérique latine.

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