You are currently viewing Affaire Michel Zecler : la Défenseure des droits reconnaît le caractère raciste de l’agression policière
Cette image a été générée à l'aide d'une intelligence artificielle. Elle ne constitue pas une photographie réelle de la scène ou de la personne représentée.

Affaire Michel Zecler : la Défenseure des droits reconnaît le caractère raciste de l’agression policière

Cinq ans après le passage à tabac du producteur Michel Zecler à Paris, la Défenseure des droits, Claire Hédon, conclut à un usage disproportionné de la force et à des propos racistes tenus par deux policiers. Si elle salue l’enquête de l’IGPN, elle déplore l’absence de sanctions disciplinaires à ce jour.

C’est une décision qui ravive un dossier emblématique des violences policières en France. Cinq ans après l’agression de Michel Zecler, survenue le 21 novembre 2020 dans son studio parisien, la Défenseure des droitsClaire Hédon, a rendu publique, vendredi 7 novembre 2025, une décision accablante pour les policiers impliqués. L’autorité administrative indépendante reconnaît le caractère raciste de l’agression et dénonce l’absence de réponse disciplinaire de la part de la préfecture de police de Paris.

L’affaire avait ému le pays : le producteur de musique, frappé à plusieurs reprises par des agents, avait été sauvé par les images de vidéosurveillance diffusées par Loopsider. Ces séquences, qui contredisaient la version des policiers, avaient déclenché une onde de choc politique et médiatique, poussant les autorités à réagir.

Dans son rapport, la Défenseure des droits rappelle que Michel Zecler a reçu 29 coups en quatre minutes, un usage de la force “non nécessaire” et “disproportionné”. L’institution s’aligne sur les conclusions de l’enquête judiciaire et de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), tout en allant plus loin sur le plan éthique : elle retient la nature raciste des propos tenus pendant l’intervention, notamment l’insulte “sale nègre”, que la justice n’avait pas pu établir faute d’enregistrement sonore.

“Michel Zecler a été constant dans ses déclarations, toutes confirmées par les images, contrairement aux policiers dont les versions ont été contredites”, précise Mme Hédon. Elle estime que deux des agents ont tenu les propos incriminés, manquant ainsi à leurs obligations déontologiques les plus fondamentales.

L’institution pointe également des défaillances dans la chaîne de commandement : les renforts arrivés sur les lieux “n’ont pas compris ce qu’il se passait” et aucun responsable n’a pris la direction de l’intervention, illustrant un grave manque de coordination.

Si Claire Hédon salue “le travail remarquable” de l’IGPN, elle s’inquiète de l’inaction administrative : malgré les recommandations formulées dès 2021, aucune sanction disciplinaire n’a encore été prononcée. “C’est une vraie difficulté, déplore-t-elle. L’absence de réponse rapide entretient la défiance envers la police et fragilise la confiance entre citoyens et institutions.”

Cette décision, qui ne se substitue pas au procès pénal prévu pour 2026, réaffirme l’importance de la transparence et de la responsabilité policière. Elle souligne aussi, une fois de plus, le rôle décisif des images dans la révélation des abus : “Sans la vidéo, c’était parole contre parole”, rappelle la Défenseure. Un constat qui plaide, selon elle, pour une généralisation effective des caméras-piétons.

À l’heure où la France débat encore de la relation entre police et population, l’affaire Zecler demeure un symbole : celui d’un combat pour la vérité, la justice et l’égalité devant la loi.

Sources :

Le Monde – Passage à tabac de Michel Zecler : la Défenseure des droits retient le caractère « raciste » dans sa décision (7 novembre 2025)

Laisser un commentaire