Dans un discours d’une rare fermeté, Bruno Retailleau a exprimé vendredi son indignation employant un champ lexical que n’aurait pas renié son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, face à la montée de la violence liée au narcotrafic en France. Cette déclaration fait suite aux fusillades qui ont frappé Rennes et Poitiers, laissant des adolescents et même un enfant de cinq ans entre la vie et la mort. Le ministre de l’Intérieur a qualifié la situation de « point de bascule » et a martelé qu’il était impératif de mettre fin à ce qu’il décrit comme un phénomène de « mexicanisation » du pays.
Sur BFMTV RMC, Bruno Retailleau, a qualifié les narcotrafiquants de « narcoracailles » et dénoncé leur impunité grandissante.
« Ces fusillades, ça ne se passe pas en Amérique du Sud, ça se passe à Rennes, à Poitiers », a-t-il déclaré avec gravité, ajoutant que la France se trouvait à un « point de bascule ». Retailleau n’a pas hésité à mettre en garde contre une « mexicanisation » du pays.
Des violences sans précédent et une réponse renforcée
Le ministre de l’Intérieur a relaté l’incident de Poitiers, où une fusillade devant un restaurant a dégénéré en une rixe impliquant, selon les autorités, jusqu’à 600 personnes, même si cette version a donné lieu à une controverse. À Rennes, un garçonnet de cinq ans a été gravement blessé par balle lors d’un règlement de comptes entre trafiquants. Bruno Retailleau a promis des renforts de police et la mise en place d’une « task force » pour briser l’« écosystème » du narcotrafic en France.
Briser « l’écosystème » du narcotrafic : une priorité nationale
Retailleau a souligné sa volonté de faire de la lutte contre le trafic de drogue une « cause nationale », à l’image de la lutte contre le terrorisme. « Nous devons démanteler cet écosystème qui gangrène notre pays », a-t-il affirmé. Cette stratégie inclura une mobilisation totale de la police et de la gendarmerie ainsi que des moyens supplémentaires pour les forces de l’ordre, particulièrement dans les zones sensibles.
Des chiffres alarmants et un appel à l’action
Le trafic de drogue en France est estimé entre trois et six milliards d’euros, un chiffre qui montre l’ampleur de l’économie parallèle liée au narcotrafic. Bruno Retailleau a indiqué que des mesures seront annoncées vendredi prochain, lors de sa visite à Marseille avec le ministre de la Justice Didier Migaud, où les violences entre gangs sont devenues particulièrement inquiétantes.