Le nouveau directeur général de Stellantis, Antonio Filosa, a pris ses fonctions ce lundi sans bouleverser l’organigramme de l’entreprise. Une prudence mal perçue par les marchés, alors que le groupe automobile traverse une période stratégique délicate.
La nomination d’Antonio Filosa à la tête de Stellantis n’a pas provoqué l’électrochoc attendu. Dès l’ouverture ce lundi 23 juin, l’action du groupe franco-italien a été brièvement suspendue après une baisse de plus de 5 %, avant de se stabiliser autour de -2 % en fin de matinée, parmi les plus fortes baisses du FTSE MIB italien.
En cause : l’absence de remaniement majeur dans l’équipe dirigeante du quatrième constructeur automobile mondial. Le nouveau PDG a choisi de conserver son poste précédent à la tête de la région Amérique du Nord, une décision justifiée par son engagement à poursuivre la réorganisation initiée depuis neuf mois sur ce marché clé, en proie à de nombreuses difficultés.
Des choix qui déçoivent les investisseurs
Du côté des analystes, l’interprétation est plus nuancée. « Cela suggère que redresser Stellantis n’est peut-être pas un emploi à plein temps », ironise la banque Jefferies dans une note. Depuis l’annonce de la nomination d’Antonio Filosa fin mai, le titre a perdu 10 %, preuve que les marchés espéraient davantage qu’un choix interne après six mois de recherches pour remplacer Carlos Tavares.
Dans un contexte mondial marqué par la pression croissante des constructeurs chinois dans le secteur des véhicules électriques, les incertitudes réglementaires et les droits de douane imposés par l’administration Trump, la prudence de Stellantis n’offre pas, selon les analystes, de levier clair pour les investisseurs à court terme.
Une équipe recentrée mais inchangée
Antonio Filosa, qui fêtera ses 52 ans cette semaine, pilotera le groupe depuis Detroit, tout en organisant des réunions mensuelles en personne avec son équipe dirigeante. Celle-ci compte désormais 16 membres en lien direct avec lui, contre jusqu’à 33 sous l’ère Tavares. Tous les cadres promus proviennent de l’interne, sans ouverture à des profils extérieurs.
Jean-Philippe Imparato conserve la direction de l’Europe, tandis que les patrons des 14 marques du groupe – dont Peugeot, Fiat, Jeep, Chrysler ou encore Maserati – restent en place. Deux figures clés du groupe, Doug Ostermann (directeur financier) et Ned Curic (directeur technique), ont été reconduits. Ostermann supervisera également les fusions-acquisitions et les coentreprises.
Un départ notable est à signaler : Maxime Picat, ancien responsable des achats et de la qualité fournisseurs, également candidat au poste de PDG, quitte le groupe. Il est désormais pressenti pour succéder à Luca De Meo chez Renault. Ses fonctions sont reprises par Scott Thiele (logistique) et Monica Genovese (achats), dans un découpage inédit.
Source : Reuters.