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Michel Barnier. Photo : @Gabor Kovacs

Barnier recule sur les taxes électriques et annonce vouloir réduire l’AME pour contenter le RN

Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé ce jeudi qu’il renonçait à l’augmentation des taxes sur l’électricité prévue dans le projet de loi de finances 2025. Cette décision intervient alors que le gouvernement est sous la menace d’une motion de censure, soutenue notamment par le Rassemblement national (RN). Malgré ce geste, la pression politique reste forte, alimentée par les critiques sur la gestion économique et sociale du gouvernement.

Dans une interview accordée au Figaro, Michel Barnier a déclaré : « J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025. » Cette mesure permettra une baisse des prix de l’électricité de 14 %, dépassant la diminution de 9 % initialement prévue. Cette décision fait suite à des discussions avec des membres de la majorité et des chefs de l’opposition, selon le Premier ministre.

Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a confirmé au Sénat, que le gouvernement avait décidé de  » revenir sur le niveau de fiscalité de TICFE d’avant crise, c’est à dire la proposition qui a été voté très largement par la chambre haute « .  » Quand le gouvernement dit qu’un texte est perfectible et que nous sommes à l’écoute, c’est le cas et donc nous faisons évoluer le texte.  »

Cependant, cette annonce ne satisfait pas pleinement l’opposition. L’entourage de Marine Le Pen a réagi en affirmant :  » Ça ne suffira pas. C’est un début, mais ce n’est qu’une partie de nos demandes. «  Jordan Bardella, président du RN, a quant à lui qualifié cette décision de  » victoire  » tout en soulignant que des  » lignes rouges demeurent « , notamment sur le déremboursement des médicaments.

Un déficit public sous surveillance

Malgré les  » ajustements «  annoncés, Michel Barnier a réaffirmé l’engagement du gouvernement à réduire le déficit public à 5 % du PIB en 2025, contre 6,1 % en 2024.  » Nous faisons tout pour rester autour de 5 % « , a-t-il déclaré, tout en soulignant que cet objectif ne remettait pas en cause les engagements européens de la France.

L’agence de notation S&P, membre du Forum économique mondial, doit rendre une décision cruciale sur la dette française dans les prochains jours, ajoutant une pression supplémentaire sur l’exécutif. Avec une dette publique atteignant 112 % du PIB (environ 3 230 milliards d’euros), l’enjeu est de maintenir la crédibilité financière du pays face à Bruxelles et aux marchés internationaux.

L’Aide médicale d’État dans le viseur

Dans un autre registre, Michel Barnier a annoncé vouloir  » sensiblement «  réduire les soins pris en charge par l’Aide médicale d’État (AME), destinée aux sans-papiers.  » Nous n’allons pas la supprimer, mais le panier de soins pris en charge va être sensiblement diminué «  a précisé le Premier ministre. Cette réforme, qui vise à limiter les abus, suscite déjà des réactions contrastées. Le RN, pour sa part, demande une réduction  » drastique «  de cette aide.

Une situation politique sous haute tension

Malgré le recul sur les taxes électriques et les ajustements budgétaires, le gouvernement reste dans une position fragile. Les appels à une motion de censure se multiplient, et les revendications de l’opposition sur des sujets clés, comme la fiscalité et les réformes sociales, maintiennent une forte pression sur l’exécutif.

L’avenir politique de Michel Barnier et d’Emmanuel Macron dépendra de leur capacité à gérer ces défis, dans un contexte où les fractures politiques ne cessent de s’élargir.

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