Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, a été arrêté par les autorités françaises le samedi 24 août, provoquant une onde de choc dans le monde des réseaux sociaux. Deux jours après cette interpellation, le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a tenté de faire face aux nombreuses critiques internationales, notamment celles d’Elon Musk, mais aussi nationales.
Dans un tweet publié le 26 août, Emmanuel Macron a tenté de dénoncer les « fausses informations » circulant suite à l’interpellation de Pavel Durovn affirmant que « l’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours ». « Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer. » Il a également souligné l’attachement de la France à la liberté d’expression et de communication, alors que de plus en plus de voix s’alarment des nombreuses restrictions dont elle est actuellement victime, tout en rappelant que ces libertés sont exercées dans un cadre légal pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux.
Les raisons possibles de l’arrestation de Durov
Cerfia a communiqué les « nombreuses charges qui ont amené à l’arrestation de Pavel Durov ». Il en ressort que Pavel Durov est considéré par les autorités françaises comme complice de toutes les activités illégales se déroulant sur son réseau social. Pourquoi ne pas en faire autant dans ce cas pour tous les réseaux sociaux et opérateurs de télécommunications ? D’autant que Telegram a réagi le 25 août en déclarant se conformer aux lois de l’Union européenne, malgré les accusations de manque de coopération avec les forces de l’ordre.
Des sources proches du dossier suggèrent que l’interpellation est intimement liée à des manquements dans la modération des contenus sur Telegram. La plateforme est régulièrement critiquée par les autorités pour son laxisme face à la diffusion de contenus illégaux, notamment des publications à caractère pédocriminel, terroriste ou haineux, mais dans le même temps de nombreux défenseurs des libertés s’inquiètent de l’excessive régulation exercée sur les plateformes de réseaux sociaux dans le cadre des campagnes #verified et #Nonàlahaine des Nations unies, qui sous prétexte de lutter contre l’infodémie et les messages de haines exercent une forme de censure sur Internet. À cela s’est ajouté le DSA, le Digital Service Act qui régule les réseaux sociaux sur le territoire européen, alors qu’aux Etats-unis la question des dérives de la régulation est débattue jusqu’à la chambre des représentants depuis les « twitter files », qui ont par exemple révélés la censure de véritables informations scientifiques.
Réaction de la France aux nombreuses critiques internationales
Le journal Le Monde, qui est détenu entre autre par Mathieu Pigasse, Daniel Kretinsky et Xavier Niel, gendre de Bernard Arnault, patron du groupe LVMH, affilié au Forum économique mondial, s’est fendu d’un édito affirmant que l’arrestation de Pavel Durov relève plus de « la défense de l’Etat de droit » que d’une « attaque contre la liberté d’expression », mais les faits sont têtus.
En soulignant la position de la France sur la liberté d’expression, le contributeur du FEM, Emmanuel Macron, a répondu aux critiques internationales, notamment celles provenant d’Elon Musk, qui a vivement réagi à l’arrestation de Durov et qui est lui même dans le collimateur du contributeur du FEM, Keir Starmer. Il s’agit en effet de la première fois qu’un dirigeant d’une grande plateforme de messagerie est arrêté pour des activités illégales présumées sur sa plateforme, mais cela n’est peut-être pas la dernière, comme en témoigne les velléïtés des britanniques à l’encontre d’Elon Musk. Le patron de X a d’ailleurs tenu « réitérer que cette plateforme est réellement destinée à soutenir tous les points de vue dans les limites des lois des pays, même ceux de personnes avec lesquelles » il est « profondément en désaccord ». Le compte X, PoliticsVideoChannel, révélait dimanche que selon une source proche de la Maison Blanche, le président Biden, qui est lui aussi un contributeur du FEM, « ne bloquera pas une ordonnance d’extradition du Royaume-Uni visant Elon Musk ou tout autre Américain ».
Le journaliste américain Tucker Carlson a commenté qu’avec l’incarcération du patron de Telegram, « les ténèbres s’abattent sur le monde libre ». « C’est un avertissement pour toutes les plates-formes qui refusent de censurer la vérité à la demande des gouvernements », a-il commenté, alors que lors d’un entretien avec Durov, celui-ci lui avait confié être surveillé par les services de renseignements américains.
La CEO de X Linda Yaccarino cite quant à elle, George Washington, qui déclarait : « Si la liberté d’expression nous est retirée, alors, muets et silencieux, nous pourrions être conduits, comme des moutons à l’abattoir ».
Les critiques françaises
Alexis Poulin a quant à lui estimé que l’arrestation de Durov, n’est pas motivée par la lutte « contre la criminalité sur Telegram ». « C’est pour forcer la plateforme à collaborer avec le renseignement US comme Meta et anciennement Twitter ». Selon le journaliste Français, cette interpellation est « un coup de poignard aux libertés fondamentales et au droit à l’anonymat ». « La France, en bonne province américaine, n’est pas le pays des libertés« , a-t-il déclaré sur X.
La veille de l’arrestation de Durov en France, lors de son discours aux Amfis, les universités d’été de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon a exprimé sa vive inquiétude face à ce qu’il décrivait comme un déclin alarmant des libertés en France sous le régime de Macron. Devant un public rassemblé au bord du lac d’Aiguille, dans la Drôme, l’ancien candidat à la présidence a fustigé la dérive autoritaire du gouvernement et la multiplication des lois qu’il qualifie de « liberticides ».