Bien que l’exploitation des hydrocarbures soit interdite au pôle Sud par le Traité sur l’Antarctique de 1961, la découverte par la Russie d’un important gisement de pétrole suscite d’importantes inquiétudes géopolitiques. Cette découverte témoigne surtout de l’intérêt des dirigeants mondiaux et du Forum économique mondial pour les ressources des pôles, malgré les déclarations d’intentions. Explications.
Selon le quotidien The Telegraph, ces réserves s’élèveraient à environ 511 milliards de barils, une quantité stupéfiante comparée aux 36 milliards de barils consommés annuellement dans le monde.
Cette découverte a particulièrement alarmé le Royaume-Uni, du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Rishi Sunak, dont la revendication de l’Antarctique britannique est contestée par le Chili et l’Argentine du contributeur du FEM, Javier Milei. Les autorités britanniques craignent que la Russie, sous couvert de recherches scientifiques menées par le navire Alexander Karpinsky, ne cherche à contourner les restrictions imposées par le Traité sur l’Antarctique.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères britannique, David Rutley, a exprimé une confiance mesurée dans les engagements de la Russie envers le traité. Cependant, des experts, tels que Klaus Dodds, professeur de géopolitique au Royal Holloway College et contributeur de l’agenda 2030 du FEM mettent en garde contre les intentions réelles de la Russie. Selon Dodds, les activités de Rosgeo, l’agence russe responsable des recherches géologiques, pourraient être le prélude à une future exploitation des ressources, remettant en question la stabilité et l’intégrité du traité.
Le professeur Alan Hemmings, ancien commandant de la station British Antarctic Survey, par laquelle sont passés les contributeurs du FEM, David Barnes, Huw Griffith et James Kirkham, met en garde contre les conséquences environnementales catastrophiques de toute tentative d’extraction des hydrocarbures en Antarctique. Selon lui, cela pourrait entraîner des dommages irréversibles pour l’écosystème fragile de la région.
Le Traité sur l’Antarctique, qui fête ses 87 ans, interdit toute exploitation minière et pétrolière pour préserver l’environnement unique de la région. Toutefois, ce traité pourrait être révisé en 2048, et chaque signataire a la possibilité de se retirer.
Les tensions observées en Antarctique ne sont pas sans rappeler celles du pôle Nord, où la Russie a également intensifié sa présence militaire et commerciale. En février 2024, Moscou a suspendu sa participation financière au Conseil de l’Arctique, accentuant ainsi la militarisation et le développement de routes commerciales le long de la côte sibérienne, rendues plus accessibles par le réchauffement climatique, au risque d’accentuer encore le processus.
Le pays dirigé par Vladimir Poutine n’a pas participé au One Planet – Polar Summit organisé par le président de la République Français et contributeur de l’Agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, les 8 et 10 novembre dernier, dont l’objectif annoncé est de partager les découvertes et les prévisions des experts sur la fonte des glaces et d’émettre des recommandations stratégiques pour la protection des régions polaires.
L’évènement avait réuni de nombreux scientifiques qui sont également des contributeurs de l’agenda 2030 du FEM, dont le paléoclimatologue Jean Jouzel, mais aussi le professeur de biologie à l’Université australienne Monash, Steven Chown et le spécialiste en glaciologie, climatologie, géographie, membre de l’Académie chinoise des sciences et ancien membre du GIEC, Dahe Qin.
Par ailleurs, à l’issue de la première journée du sommet, le milliardaire suédois Frederik Paulsen a lancé la fondation Albédo afin de soutenir des programmes scientifiques français ciblant la Cryosphère, en collaboration avec le CNRS. Celui-ci a été le président du conseil d’administration de Ferring Pharmaceutical de 1988 à juillet 2021, une entreprise fondée par son père qui est affiliée au Forum économique mondial. Paulsen fut aussi consul général de la Russie à Lausanne de 2009 à 2022. Dans le cadre de cette fonction, il a effectué plusieurs voyages en Russie avec des élus politiques, comme le conseiller d’Etat Pascal Broulis et d’autres personnalités de Suisse romande, comme l’ex-directeur des publications romandes du groupe Tamedia et actuel président du conseil d’administration du Temps, Eric Hoesli. Selon Le Temps, lui-même « ils avaient défrayé la chronique quant à leur prise en charge financière et posé la question des conflits d’intérêt ». Paulsen avait d’ailleurs porté plainte contre Tamedia et son journal Tages-Anzeiger, qui avait rédigé des articles sur ces voyages estimant qu’il avait été victime d’une campagne, de la part de ce média. Le tribunal de district de Zurich a rejeté la plainte du milliardaire suédois jugeant que ces articles ont traité de sujets politiques et économiques pour lesquels «il existe un intérêt public».