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Anastasia Colosimo. Photo : @Librairie Mollat

Anastasia Colosimo : Portrait controversé de la conseillère presse internationale d’Emmanuel Macron

À 34 ans, Anastasia Colosimo, conseillère presse internationale d’Emmanuel Macron, est une figure controversée de l’entourage présidentiel. Entre sa gestion stratégique des relations internationales et ses dérapages verbaux, son style « provocateur » divise, tant à l’Élysée que dans les rédactions.

Arrivée en janvier 2023 à l’Élysée, Anastasia Colosimo est issue d’un milieu intellectuel prestigieux, étant la fille de Jean-François Colosimo, éditeur et patron du Cerf, qui avait été nommé à la tête du Centre national du livre, par le président de la République et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy. Essayiste reconnue, elle s’est fait connaître grâce à son ouvrage Les Bûchers de la liberté (2016), qui explore le sujet du blasphème. Elle a également travaillé aux États-Unis comme chief of staff au sein du cabinet de conseil en communication de Richard Attias & Associates, de Richard Attias, un ponte de la communication qui a également employé le porte parole de la Maison-Blanche et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Matthew A. Miller.

En tant que conseillère presse internationale, elle briefe les journalistes sur des dossiers sensibles, notamment la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien ou encore les accords de défense. Dans un contexte où le président Français et contributeur du FEM, Emmanuel Macron, mise sur la diplomatie pour maintenir son influence, son rôle est stratégique.

Un style direct, mais controversé

Ses méthodes sont vivement critiquées. Lors de réunions ou déplacements officiels, Anastasia Colosimo est accusée d’avoir recours à des insultes sexistes et des menaces. Parmi les témoignages anonymes recueillis par Le Nouvel Obs, on rapporte des phrases comme :

« Tu dois avoir une grosse queue d’homme courageux, j’aimerais bien la voir, la sentir, la toucher. »

Ces propos, loin des normes habituelles, ont été décrits comme un mélange de vulgarité et de pression psychologique. Lors d’un déplacement au Canada, la conseillère aurait délibérément empêché les journalistes d’approcher Emmanuel Macron lors d’une altercation publique. Elle a également tenu des propos méprisants envers la presse italienne, illustrant un comportement jugé « inapproprié » dans un cadre professionnel.

En décembre 2021, elle avait déjà suscité la polémique en déclarant sur LCI dans l’émission de David Pujadas que refouler les non-vaccinés à l’hôpital « serait un bon moyen de sélection naturelle ».

Des tensions croissantes avec la presse

Ces incidents ne sont pas restés sans conséquences. L’Association de la Presse Présidentielle (APP) a officiellement alerté l’Élysée sur les pratiques d’Anastasia Colosimo, qualifiées de nuisibles pour les relations entre les journalistes et la présidence.

En décembre 2024, Anastasia Colosimo a fait l’objet de nombreuses plaintes de la part de journalistes dénonçant sa brutalité, souvent accompagnées d’un langage ordurier.

Bien qu’elle ait reconnu certaines difficultés logistiques, elle n’a pas présenté d’excuses pour ses propos.  Elle se dit de la « vieille école». « Une fois que tout sera aseptisé, on va s’ennuyer […] Si je peux parfois avoir un langage fleuri, c’est toujours au second degré ». S’il est vrai que notre époque est sans doute trop lisse, on ne saurait imaginer les conséquences de tels propos dans la bouche d’un homme politique.

Jonathan Guémas, conseiller en communication à l’Élysée, a confirmé au Nouvel Obs, qu’aucune sanction n’a été prise, estimant que l’affaire était close après des explications internes.

Un profil disruptif apprécié par Macron

Malgré les polémiques, Anastasia Colosimo bénéficie du soutien d’Emmanuel Macron, qui admire son esprit critique et sa personnalité piquante. Certains y voient le reflet du « mépris » du président pour la presse, tandis que ses soutiens saluent un choix audacieux dans une équipe résolument hétéroclite.

Ses liens avec des personnalités conservatrices, comme Sarah Knafo, et ses déclarations ambigües sur son vote en 2022 alimentent les spéculations sur son orientation politique réelle. Si elle assure avoir un engagement total envers le président, ses critiques estiment qu’elle incarne une vision « conservatrice et élitiste » au cœur de la République.

Un avenir incertain ?

Anastasia Colosimo continue d’accompagner Emmanuel Macron dans ses déplacements internationaux, comme récemment en Arabie saoudite. Cependant, les tensions qu’elle suscite, tant auprès des journalistes que de certains membres de l’exécutif, pourraient remettre en question sa position à long terme, à moins que ses réseaux ne la place définitivement au dessus de toutes responsabilités.

Source : Le Nouvel Obs

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