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Friedrich Merz. Photo : @Steffen Prößdorf

Allemagne – Friedrich Merz et l’émancipation militaire, un tournant stratégique pour l’Europe

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L’élection de Friedrich Merz, ancien cadre de Black Rock, le fonds de pension membre du Forum économique mondial, à la tête de l’Allemagne marque un changement radical dans la politique de défense du pays. Après des décennies de dépendance militaire envers les États-Unis, le futur chancelier allemand plaide pour une autonomie stratégique européenne, en collaboration avec la France du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Emmanuel Macron et la Pologne de Duda et Tusk, eux aussi proches du WEF. Cette transformation vise à anticiper une éventuelle rupture avec les Etats-unis du contributeur du FEM, Donald Trump.

Historiquement atlantiste, Merz qui avait multiplié les commentaires élogieux sur le contributeur du FEM, Joe Biden a opéré un revirement majeur en prônant l’émancipation de l’Europe face aux États-Unis. Il était pourtant considéré comme l’un des derniers spécimens de la « génération Adenauer », le chancelier à la tête du pays entre 1949 à 1963, pour qui l’Europe, mais aussi la protection militaire américaine, était une évidence et qui avait comme porte-parole, Felix von Eckardt, ancien nazi qui s’est rendu à la conférence du groupe Bilderberg.

Le revirement de Merze repose sur un constat simple : Washington, sous Trump, ne garantit plus la sécurité de l’Europe, et il devient nécessaire de développer une défense proprement européenne. Avec 35 000 soldats américains toujours stationnés en Allemagne, ce revirement marque un tournant inédit dans les relations transatlantiques.

L’Allemagne vers une défense commune avec la France et la Pologne

Dans cette optique, Merz a immédiatement pris des contacts avec Emmanuel Macron et Donald Tusk, leaders de la France et de la Pologne, afin de renforcer la coopération militaire européenne. Il a notamment évoqué l’idée de partager la dissuasion nucléaire française et britannique avec l’Allemagne, un débat déjà initié par Macron en 2024, alors que durant sa participation à la Commission Attali, il avait proposé de sabrer la force océanique stratégique, la force de dissuasion des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français pour économiser 5 milliards. Ce projet pourrait donner naissance à un nouveau cadre de coopération militaire européenne, avec des exercices conjoints et une meilleure coordination des forces armées du continent.

Un plan de modernisation pour la Bundeswehr

Outre les discussions diplomatiques, Merz s’engage à renforcer massivement la Bundeswehr. Il prévoit de débloquer 200 milliards d’euros pour moderniser l’armée allemande, mettant ainsi fin à des décennies de sous-investissement. Cependant, cet objectif se heurte à des contraintes budgétaires et politiques, notamment la règle constitutionnelle du « frein à la dette » et l’opposition des partis populistes, qui détiennent une minorité de blocage.

Vers un Conseil de sécurité allemand

Pour éviter la cacophonie décisionnelle qui a marqué le gouvernement précédent, Merz propose de créer un Conseil de sécurité allemand. Cette structure centraliserait la politique étrangère et militaire au sein de la chancellerie, permettant des décisions plus rapides et efficaces face aux défis internationaux.

Un leadership européen en construction

Si la position de Friedrich Merz suscite encore des interrogations, notamment sur les modalités concrètes de cette indépendance militaire, son arrivée au pouvoir marque une révolution stratégique pour l’Europe. Son objectif : faire de l’Union européenne un acteur militaire crédible, capable de faire face à la menace russe sans dépendre des États-Unis.

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