L’économiste et essayiste Nicolas Bouzou proche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a rédigé un billet dans L’Express publié aujourd’hui, plaidant pour une montée en puissance militaire de l’Europe, permis grâce à une politique néo libérale prévoyant entre autre, l’augmentation du temps de travail, le retard de l’âge de départ à la retraite ou la restriction de l’accès à l’assurance-maladie.
Dans son article, Bouzou soutient que l’Europe doit se réarmer massivement pour contrer à la fois la montée en puissance de la Russie et la politique isolationniste des États-Unis sous la présicDonald Trump. Il estime que cette autonomie stratégique ne peut être atteinte sans une croissance économique beaucoup plus élevée, un argument qui se traduit par un appel à des réformes structurelles visant à accroître la production et la compétitivité du continent.
Il avance que les dépenses militaires doivent représenter une part plus importante du PIB et que cela passe par des décisions fortes comme l’augmentation du temps de travail, le retard de l’âge de départ à la retraite, des restrictions de l’accès à l’assurance-chômage, ou la dérégulation de l’économie pour stimuler l’innovation et la croissance.
Une vision politisée
Si certains de ces arguments peuvent sembler logiques d’un point de vue économique, ils s’inscrivent dans une perspective très libérale qui n’est pas exempte de critiques.
De plus, dans les colonnes de L’Express, il affirme que le Front populaire aurait affaibli la France face à l’Allemagne nazie en réduisant le temps de travail, ce qui est une lecture partielle de l’histoire et sans doute une instrumentalisation politique.
Bouzou présente Raphaël Glucksmann, gendre du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ghassan Salamé, comme une personnalité à la « pointe dans la lutte contre la menace russe », « bien qu’il ait soutenu la honteuse alliance du NFP ». Le journaliste enjoint également le RN à « montrer où il se situe économiquement et diplomatiquement : du côté de la faiblesse économique et de la dépendance militaire ou du côté du patriotisme ».
Nicolas Bouzou, un lobbyiste proche d’Emmanuel Macron
Il convient de rappeler que Nicolas Bouzou est loin d’être un observateur neutre. En 2006, il a fondé Asterès, un cabinet d’études économiques qui réalise des analyses pour des entreprises et des institutions. L’émission Arrêt sur images l’a même qualifié de « cabinet de lobbying », ce qui souligne la proximité entre ses travaux et les intérêts privés qu’il peut être amené à défendre. Les médias sont d’ailleurs unanimes à l’égard de Bouzou, puisque Marianne le qualifie également de « lobbyiste », Télérama, de consultant qui a des positions « néolibérales », et France Info, de « libéral assumé ».
Il faut dire que Bouzou est aussi vice-président du cercle Turgot, un think tank néo libéral regroupant des banquiers, des dirigeants d’entreprise et des hommes politiques, comme l’ancien premier ministre Gabriel Attal, qui s’est déjà rendu à la conférence du groupe Bilderberg. Bouzou était membre du Conseil d’analyse de la société auprès du Premier ministre français François Fillon entre 2010 et 2012. Il est d’ailleurs connu pour ses liens avec Fillon et Macron, deux personnalités politiques proches du FEM. Dans les colonnes de France Info, il avouait voir « les deux ». Il est également proche de l’ancien ministre de l’Economie et contributeur du FEM, Bruno Le Maire, qui l’avait convié à faire partie du groupe d’économistes chargés de trouver des solutions économiques au début de la Crise sanitaire. Un paradoxe, alors que l’association Acrimed avait relevé qu’en 2014, Nicolas Bouzou affirmait que, « dans dix ans », la France disposerait de « deux fois trop de lits d’hôpitaux » et appelait à une réduction des dépenses publiques dans le domaine de la santé.