En optant pour la technologie Starlink afin de proposer un Wi-Fi gratuit à ses passagers, Air France a reçu les félicitations publiques d’Elon Musk. Ce choix stratégique, acté dès 2024, marque une avancée technologique majeure pour la compagnie, tout en suscitant des interrogations sur l’écartement de l’opérateur français Eutelsat.

La décision n’est pas passée inaperçue. Le 19 décembre, Elon Musk s’est publiquement réjoui du choix d’Air Franced’équiper ses avions du système Starlink pour fournir une connexion Internet haut débit à ses passagers. Dans un message publié sur le réseau social X, le patron de SpaceX a salué une décision « très bonne pour la France », confirmant l’intérêt stratégique qu’il accorde à ce partenariat européen de poids.

Si la réaction d’Elon Musk est récente, l’orientation prise par Air France ne l’est pas. La compagnie aérienne avait annoncé dès septembre 2024 son intention de s’appuyer sur Starlink, le réseau de satellites en orbite basse développé par SpaceX, pour moderniser l’expérience à bord. Plus d’un an plus tard, le projet entre dans une phase concrète : environ 30 % de la flotte d’Air France est désormais équipée, avec un objectif de généralisation à l’ensemble des appareils d’ici à la fin de l’année 2026.

La promesse est attractive pour les voyageurs. Le Wi-Fi proposé sera gratuit pour les membres du programme de fidélité Flying Blue, une condition qui permet à la compagnie de valoriser son écosystème tout en offrant un service à forte valeur ajoutée. Selon BFMTV, Air France devient ainsi la première compagnie aérienne européenne à adopter la technologie Starlink à grande échelle, un positionnement qui renforce son image d’acteur innovant du transport aérien.

Ce choix n’est toutefois pas neutre. En se tournant vers Starlink, Air France a écarté l’opérateur français Eutelsat, pourtant historiquement bien implanté dans les services satellitaires. Cette décision alimente un débat plus large sur la souveraineté numérique et la dépendance croissante des acteurs européens à des technologies américaines, même lorsqu’une alternative nationale existe.

La question dépasse d’ailleurs le seul secteur aérien. D’autres entreprises françaises pourraient être confrontées à des arbitrages similaires. La SNCF, par exemple, devrait prochainement lancer un appel d’offres pour améliorer la connectivité Internet à bord de ses trains. Starlink figure parmi les solutions envisagées, aux côtés d’Eutelsat, alors que la technologie a déjà été déployée dans des trains en Écosse.

En misant sur Starlink, Air France fait donc le pari de la performance et de la satisfaction client, tout en s’inscrivant dans une dynamique technologique mondiale. Reste à savoir si ce choix fera école en France et en Europe, ou s’il accentuera les interrogations politiques et industrielles autour du contrôle des infrastructures numériques stratégiques.

Sources :

Capital, BFMTV