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Afghanistan : pourquoi le séisme de Jalalabad a causé un bilan aussi lourd

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Le tremblement de terre de magnitude 6 qui a frappé l’Afghanistan le 31 août, suivi de fortes répliques, a fait au moins 2 200 morts et des milliers de blessés. Outre sa localisation géologique, la vulnérabilité des infrastructures et de la population, notamment des femmes, explique l’ampleur du désastre.

La terre a tremblé une nouvelle fois en Afghanistan, avec une intensité dramatique. Le 31 août, un séisme de magnitude 6 a secoué le sud de Jalalabad, suivi le 2 septembre d’une réplique de magnitude 5,4. Le bilan humain est accablant : plus de 2 200 morts, 3 600 blessés et 7 000 habitations détruites, principalement dans les provinces de Kunar et de Nagarhar, frontalières du Pakistan.

Ce n’est pas la première fois que le pays est frappé par une telle catastrophe. Situé à la jonction de la plaque eurasienne et de la plaque indienne, l’Afghanistan est l’un des territoires les plus instables au monde sur le plan sismique. Depuis 1990, il a connu 355 séismes d’une magnitude supérieure à 5, causant en moyenne 560 morts par an et des dégâts évalués à près de 70 millions d’euros, selon Al Jazeera.

La sévérité de ce tremblement de terre s’explique notamment par sa faible profondeur : seulement 8 kilomètres pour le séisme principal et 10 kilomètres pour la réplique. Un foyer aussi proche de la surface amplifie la puissance des secousses ressenties et augmente mécaniquement les destructions.

À ces facteurs naturels s’ajoutent des vulnérabilités humaines et sociales. La plupart des habitations touchées étaient construites en terre crue, incapables de résister à de fortes secousses. De plus, la catastrophe s’est produite de nuit, surprenant les habitants dans leur sommeil.

Les inégalités sociales et de genre aggravent encore le bilan. Dans un pays où les femmes subissent des restrictions sévères sous le régime taliban, leur accès aux secours et aux soins est limité. Dans certaines zones conservatrices comme Kunar, des blessées ont dû attendre le lever du jour pour être transportées à l’hôpital, faute de pouvoir sortir seules la nuit, rapporte la BBC.

Selon la juriste Shérazade Zaiter, spécialiste du droit international interrogée par GEO, les femmes sont deux fois plus exposées que les hommes aux catastrophes naturelles. Souvent confinées à l’intérieur des habitations, notamment en cuisine, elles paient un tribut disproportionné aux séismes.

En octobre 2023 déjà, un séisme similaire avait frappé l’ouest du pays, rappelant la fragilité chronique de ce territoire. Mais l’ampleur de la tragédie de Jalalabad souligne une fois de plus l’urgence d’une meilleure préparation sismique, dans un pays où la pauvreté, l’instabilité politique et les restrictions sociales amplifient toujours les drames naturels.

Sources :
Ouest-France – Séisme meurtrier et répliques en Afghanistan : comment expliquer un si lourd bilan ? – lien
BBC – Afghanistan earthquake: women struggle to access care – lien
Al Jazeera – Afghanistan earthquake toll and economic impact – lien

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