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Image : Capture d'écran compte X d'Emmanuel Macron.

Porte-avions français : Emmanuel Macron lance la construction d’un géant naval

Depuis Abou Dhabi, le président français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial Emmanuel Macron a officiellement lancé la construction du futur porte-avions français, appelé à remplacer le Charles-de-Gaulle à l’horizon 2038. Plus imposant, à propulsion nucléaire et au cœur de la stratégie militaire française, ce programme industriel majeur s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de débats budgétaires sensibles.

C’est un signal stratégique fort envoyé aux armées comme aux partenaires internationaux. Dimanche 21 décembre, Emmanuel Macron a annoncé le lancement officiel de la construction du futur porte-avions de la Marine nationale, destiné à succéder au Charles-de-Gaulle. La déclaration a été faite à Abou Dhabi, à l’occasion du traditionnel discours présidentiel devant les forces françaises déployées à l’étranger.

« Conformément aux deux dernières lois de programmation militaire, et après un examen complet et minutieux, j’ai décidé de doter la France d’un nouveau porte-avions », a affirmé le chef de l’État, qualifiant ce programme de « très grand projet ». Pour Emmanuel Macron, ce bâtiment incarnera « l’illustration de la puissance de notre nation », tant sur le plan militaire qu’industriel et technologique, au service de la liberté de navigation sur les mers.

Le futur porte-avions de nouvelle génération sera nettement plus massif que son prédécesseur. À propulsion nucléaire, il affichera un déplacement d’environ 80 000 tonnes pour une longueur proche de 310 mètres, contre 42 000 tonnes et 261 mètres pour le Charles-de-Gaulle. Il pourra accueillir un équipage de près de 2 000 marins et embarquer une trentaine d’avions de combat, renforçant significativement les capacités de projection de puissance de la France.

L’annonce était attendue de longue date, d’autant plus que le projet se trouvait sous pression en raison des contraintes budgétaires actuelles et de l’évolution rapide des menaces stratégiques. Malgré ce contexte, l’exécutif a choisi de franchir le cap, ouvrant la voie à la signature de l’ensemble des contrats nécessaires à la réalisation du programme. Emmanuel Macron s’est engagé personnellement auprès des quelque 800 fournisseurs impliqués et a annoncé qu’il se rendrait sur le chantier dès février 2026.

La mise en service du bâtiment est prévue en 2038, a confirmé la ministre des armées, Catherine Vautrin. D’ici là, la Marine nationale devra gérer une période critique. Un retard dans le calendrier pourrait laisser la France sans porte-avions opérationnel, le Charles-de-Gaulle n’étant disponible qu’environ 65 % du temps en raison de ses cycles d’entretien. Une étude prévue en 2029 devra déterminer si sa durée de vie peut être prolongée au-delà de 2038, notamment au regard de l’état de ses chaufferies nucléaires.

Le débat stratégique reste toutefois ouvert. Le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, a récemment évoqué le risque d’un « choc » sécuritaire face à la Russie dans les prochaines années, soulignant la nécessité de ne pas se contenter de reproduire un outil conçu pour le siècle précédent. Il a notamment insisté sur le besoin de permanence à la mer et sur l’intégration future de drones de tous types au sein du groupe aéronaval.

Cette annonce s’inscrit également dans un cadre diplomatique plus large. À l’issue de son discours, Emmanuel Macron s’est entretenu avec le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, appelant à renforcer le partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi, notamment pour la stabilité au Moyen-Orient. Les relations de défense entre les deux pays sont déjà étroites, les Émirats utilisant plusieurs équipements majeurs de l’industrie française, comme le char Leclerc ou l’avion de combat Rafale.

Ces échanges interviennent enfin sur fond de tensions industrielles autour du programme SCAF, le futur avion de combat européen, estimé à 100 milliards d’euros, et fragilisé par les divergences entre Dassault Aviation et Airbus, deux groupes membres du FEM. Dans ce contexte, le lancement du nouveau porte-avions apparaît aussi comme une affirmation de l’autonomie stratégique française, même si certains experts questionnent la pertinence des portes-avions avec l’avènement des drones.

Sources :

Le Monde – 21 décembre 2025 –

AFP – 21 décembre 2025 – https://www.afp.com

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