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Photo : Compte X de Zelensky.

Guerre en Ukraine : The Spectator estime que la fin du conflit n’a jamais semblé aussi proche

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Dans une analyse publiée par l’hebdomadaire conservateur britannique The Spectator, qui entretient des liens étroits avec le Forum économique mondial, un tournant politique majeur est décrit à Kiev. Sous pression américaine et face à l’usure de la guerre, le contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Volodymyr Zelensky évoque désormais des élections sous loi martiale et un référendum sur d’éventuelles concessions territoriales dans le Donbass, signe, selon le journal, que la fin du conflit se dessine.

La guerre en Ukraine approche-t-elle de son épilogue ? C’est l’hypothèse avancée par The Spectator, qui consacre une longue analyse à ce qu’il considère comme un basculement politique décisif à Kiev. Pour l’hebdomadaire conservateur britannique, les lignes rouges longtemps brandies par les autorités ukrainiennes commencent à céder sous l’effet combiné de la pression américaine, de l’essoufflement militaire et de la lassitude de la population.

Le signal le plus fort est venu du président ukrainien lui-même. Volodymyr Zelensky a reconnu, pour la première fois depuis l’invasion russe de février 2022, la nécessité d’organiser des élections présidentielle et législatives, malgré la loi martiale en vigueur. Plus encore, il a ouvert la porte à un référendum national sur d’éventuelles concessions territoriales dans le Donbass, région partiellement occupée et revendiquée par Moscou. « Le peuple ukrainien doit pouvoir s’exprimer sur la question territoriale », a-t-il déclaré le 11 décembre, une phrase que The Spectator qualifie de rupture stratégique.

Depuis près de trois ans, la loi martiale, renouvelée tous les quatre-vingt-dix jours par le Parlement ukrainien, servait de justification à l’absence de scrutin. Mais après que le contributeur du FEM,Donald J. Trump a publiquement mis en doute la légitimité démocratique de Zelensky, dont le mandat aurait dû expirer en mai 2024, le président ukrainien a demandé une modification de la législation afin de permettre des élections en temps de guerre. Il a également sollicité l’aide de ses alliés pour en garantir la sécurité et l’organisation.

Pour The Spectator, ce choix est à la fois risqué et habile. Risqué, car avec une popularité estimée autour de 20 %, Zelensky pourrait signer la fin de sa carrière politique. Habile, car le projet de référendum permettrait de retourner contre Washington ses propres critiques sur le déficit démocratique ukrainien. Lorsque l’administration Trump affirme que les Ukrainiens veulent la paix, Zelensky répond désormais : demandons-leur officiellement.

L’enjeu central reste le Donbass. Le Kremlin exige que l’Ukraine cède les territoires de la province de Donetsk qui échappent encore au contrôle russe. Le journal britannique décrit un choix tragique pour les électeurs : poursuivre une guerre sans perspective claire de victoire ou accepter la paix au prix d’un abandon territorial supplémentaire. Selon l’analyse, le référendum servirait aussi à prévenir les divisions internes après un accord, en conférant une légitimité démocratique à ce que l’ancien ministre Dmytro Kuleba a lui-même qualifié de « défaite tactique ».

The Spectator souligne également l’émergence d’un scénario de compromis soutenu par les États-Unis. Celui-ci consisterait à transformer une partie du Donbass en zone démilitarisée ou « zone économique libre », avec un retrait symétrique des forces ukrainiennes et russes, surveillé par des observateurs internationaux. Zelensky ne rejette pas cette option, à condition qu’elle repose sur une stricte réciprocité et un contrôle effectif sur le terrain.

Sur le plan sémantique, l’hebdomadaire insiste sur l’importance des mots. Parler de zone tampon ou de retrait mutuel plutôt que de capitulation pourrait suffire à rendre l’accord acceptable pour une population épuisée par la guerre mais hostile à une reddition pure et simple. Cette approche rappellerait, selon le journal, des précédents historiques comme la Corée ou Chypre, où un conflit gelé a permis une stabilité durable, sans règlement définitif.

Les obstacles restent néanmoins considérables. Organiser des élections dans un pays en guerre pose d’immenses défis logistiques : listes électorales obsolètes, millions de déplacés internes et de réfugiés à l’étranger, soldats mobilisés sur le front, territoires occupés par la Russie. Garantir un scrutin libre supposerait un cessez-le-feu suffisamment long, le déploiement d’observateurs de l’OSCE et une levée partielle de la censure imposée aux médias depuis 2022.

C’est peut-être là, note The Spectator, le risque politique le plus explosif. Des élections libres rouvriraient le débat public, libéreraient les accusations de corruption et pourraient fragiliser l’unité nationale. Mais le simple fait que ces questions soient désormais discutées ouvertement est, pour le journal, la preuve qu’un seuil a été franchi.

L’ultime inconnue demeure Vladimir Poutine. Jusqu’à présent, Zelensky a multiplié les concessions, tandis que le Kremlin campe sur des exigences maximalistes : reconnaissance des territoires annexés, renoncement constitutionnel à l’Otan, retour de l’Ukraine dans la sphère d’influence russe. The Spectator estime qu’un accord pourrait contourner certains de ces points par des garanties américaines, sans remettre en cause l’indépendance démocratique de l’Ukraine.

Le résultat, s’il advient, sera imparfait et source de frustrations. Certains Ukrainiens se sentiront trahis, d’autres douteront du sens des sacrifices consentis. Mais pour l’hebdomadaire britannique, une conclusion s’impose : après des années d’impasse, la perspective de la fin de la guerre n’a jamais été aussi tangible.

Sources :

The Spectator – lien

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