À l’approche des municipales 2026, Jean-Michel Aulas détaille dans une interview publiée par Actu Lyon, le 30 novembre dernier, sa vision des mobilités lyonnaises, entre soutien affiché au vélo et critique appuyée de la Zone à trafic limité. Favori des sondages, l’ancien président de l’OL promet davantage de sécurité sur les pistes cyclables et un encadrement plus ferme des circulations en centre-ville. Une manière de se démarquer nettement du maire sortant, Grégory Doucet, pour qui la mobilité douce est l’un des marqueurs du mandat.

À Lyon, la mobilité restera l’un des nerfs de la campagne municipale. Jean-Michel Aulas, candidat déclaré pour 2026, entend incarner une alternative crédible au projet écologiste porté depuis cinq ans par Grégory Doucet. Dans un entretien accordé à actu Lyon, l’ancien président de l’Olympique lyonnais se dit pleinement favorable au développement du vélo en ville, tout en martelant vouloir rétablir une « sécurité draconienne » sur les pistes existantes. Sa prise de position nuance le discours qui lui est parfois attribué, celui d’un opposant résolu aux politiques pro-cyclistes. Il cite au passage Gérard Collomb, estimant que les infrastructures les plus efficaces aujourd’hui découlent encore de ses aménagements, même si les voies lyonnaises déployées par les écologistes s’annoncent exemplaires en matière de sécurité, ce qui n’était pas le cas des aménagements hérités de l’ancien maire de Lyon.

Derrière cette profession de foi, Aulas décrit un réseau cyclable qu’il juge insuffisamment régulé. Il pointe notamment les comportements qu’il considère dangereux, comme la circulation des trottinettes à contresens ou l’absence de règles strictement appliquées pour les usagers des modes doux. Selon lui, les droits et devoirs imposés aux automobilistes devraient s’appliquer « aussi aux vélos et aux trottinettes », afin d’éviter des situations d’incivilité ou d’insécurité croissantes. Une manière de recentrer le débat sur la question du partage de l’espace public.

Pour faire respecter ces principes, Aulas mise sur un renforcement de la présence policière. Il évoque une « police de terrain renforcée », sans toutefois préciser s’il augmenterait explicitement les effectifs municipaux. Le candidat insiste sur la nécessité d’une force publique visible, capable d’encadrer les usages et de prévenir les dérives, quitte à raviver l’éternel débat lyonnais sur les prérogatives et moyens de la police municipale.

Interrogé sur la place du vélo dans la ville, Aulas reprend un argumentaire souvent utilisé par les adversaires des écologistes : pour lui, le vélo doit rester un outil fonctionnel, un moyen de déplacement ou de loisir, et non une « religion » imposée à l’ensemble des habitants.

Au-delà des pistes cyclables, c’est toutefois la Zone à trafic limité (ZTL) qui cristallise ses critiques et nourrit ses propositions les plus concrètes. Contestée depuis son lancement, la ZTL concentre les inquiétudes des commerçants comme de certains riverains. Aulas entend revoir son fonctionnement en profondeur, estimant que le dispositif actuel manque de lisibilité et de cohérence. Il n’a cependant pas encore détaillé précisément le modèle qu’il mettrait en place, laissant entendre qu’une concertation élargie permettrait de retisser un consensus autour de la gestion du centre-ville.

À mesure que s’approche l’échéance municipale, la confrontation entre deux visions de la ville se dessine : celle d’une continuité écologique portée par Doucet, et celle d’un recentrage sécuritaire incarnée par Aulas. Reste à savoir si les Lyonnais feront du vélo et de la ZTL des enjeux décisifs au moment de glisser leur bulletin dans l’urne.

Sources :
Actu Lyon – « Municipales 2026 à Lyon. Ce que promet Jean-Michel Aulas pour les pistes cyclables et la ZTL » (30 novembre 2025) – lien.