Kevin Lazzari, alias Kapo Edelweiss, Toulousain de 32 ans proche des milieux d’extrême droite, est décédé sur le front ukrainien après avoir rejoint la légion internationale pour combattre aux côtés de Kiev. Son engagement idéologique et son appartenance à des réseaux controversés ont suscité une onde de choc.
Kevin Lazzari, connu sous le pseudonyme de Kapo Edelweiss, est mort à l’âge de 32 ans sur le front ukrainien, à plus de 3 000 kilomètres de Toulouse où il avait grandi. Ancien éboueur sans expérience militaire, il avait choisi de s’enrôler volontairement dans la légion internationale ukrainienne, dans la section Brennos, par pur engagement idéologique. « C’est l’idéologie de protéger l’Europe, faire barrage à la Russie. C’est ma propre idéologie à moi-même », expliquait-il face caméra dans une vidéo publiée début août 2025.
Sa mort, survenue un mois avant ses funérailles discrètes dans le Tarn-et-Garonne, a été relayée par la Légion internationale qui l’a élevé au rang de « héros tombé au combat ». Toutefois, le parcours de Kevin Lazzari soulève de nombreuses controverses. À travers son surnom Kapo Edelweiss – une double référence à la terminologie concentrationnaire nazie et à une fleur associée à l’esthétique fasciste – il affichait une imagerie fortement marquée par l’extrême droite radicale. Sur les réseaux sociaux, il utilisait même le pseudonyme @AryanEdelweiss.
Son entourage militaire en Ukraine, notamment le commandant « Bons » et un autre soldat connu sous le nom de Vivi, est également issu de cercles ultranationalistes. Les deux Français avaient été arrêtés à Paris en avril 2023 en possession d’armes lourdes, fichés pour atteinte à la sûreté de l’État. Tous deux ont ensuite rejoint la Légion ukrainienne après avoir purgé une peine de prison partielle.
Une cagnotte a été lancée par la famille pour financer les obsèques de Kevin Lazzari. Sur la page en ligne, des figures notoires de l’extrême droite ont déposé des messages, comme Yvan Benedetti ou Pierre‑Marie Bonneau, avocat nationaliste et ancien candidat aux européennes. Le soutien affiché de ce cercle idéologique ne fait que renforcer les polémiques autour de ce décès.
Enfin, Kevin Lazzari affichait également sur ses comptes des références historiques chères à l’extrême droite française, notamment à la manifestation antiparlementaire du 6 février 1934, ou à Robert Brasillach, intellectuel collaborationniste. Un panthéon idéologique cohérent avec un engagement militaire qui, au-delà du terrain, raconte aussi une trajectoire politique.
Sources :
– France 3 Occitanie, « À 32 ans, il meurt sur le front en Ukraine… »
– Réseaux sociaux et vidéos de la Légion internationale
– Archives Médiapart et déclarations de figures de l’ultradroite.