À quelques jours de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un avertissement solennel. Il prévient qu’aucune décision prise sans Kiev ne pourra être synonyme de paix durable.
L’image s’annonce historique, mais la tension est maximale à Kiev. Le 15 août, Donald Trump et Vladimir Poutine se retrouveront en Alaska pour un tête-à-tête censé faire avancer le processus de paix en Ukraine. Une initiative bilatérale inédite depuis 2019, mais qui se fera sans l’Ukraine, principal concerné du conflit.
Volodymyr Zelensky n’a pas tardé à réagir. Dans un message publié sur les réseaux sociaux ce samedi 9 août, le président ukrainien a dénoncé l’exclusion de Kiev des discussions, avertissant qu’« aucune décision prise sans l’Ukraine ne pourra être synonyme de paix ». Il a ajouté que « les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants », soulignant que toute concession territoriale imposée serait perçue comme une trahison de la souveraineté nationale.
Cet avertissement intervient dans un contexte particulièrement tendu. Moscou exige, pour tout accord, la reconnaissance de son contrôle sur cinq territoires ukrainiens : la Crimée annexée en 2014, ainsi que les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson, partiellement occupées. Le Kremlin réclame en outre l’arrêt des livraisons d’armes occidentales à Kiev et l’abandon définitif de tout projet d’adhésion à l’OTAN.
Côté américain, la ligne défendue par Donald Trump semble s’inscrire dans une logique transactionnelle. Le président a déjà déclaré que le règlement du conflit « comprendra des échanges de territoires au bénéfice de chacun ». Une approche qui fait écho à sa volonté de conclure rapidement un accord, quitte à imposer des conditions unilatérales à l’Ukraine. Interrogé sur la nécessité d’une rencontre préalable entre Zelensky et Poutine, Trump a tranché : « non ».
Depuis son retour à la Maison Blanche, l’attitude du président américain vis-à-vis de l’Ukraine oscille entre soutien conditionnel et critiques acerbes. En février, lors d’un échange tendu dans le Bureau ovale, il avait reproché à Zelensky un manque de reconnaissance envers ses partenaires occidentaux, en particulier les États-Unis.
Dans le même temps, Trump tente d’accentuer la pression sur la Russie. Un ultimatum lancé à Moscou la semaine passée a expiré sans effet le 8 août, déclenchant une nouvelle salve de sanctions américaines. Mais à la veille de ce sommet en Alaska, les perspectives d’un accord équilibré apparaissent fragiles. L’exclusion de l’Ukraine du processus de négociation pourrait renforcer un peu plus le sentiment d’isolement stratégique à Kiev, déjà confronté à une guerre d’attrition destructrice depuis plus de trois ans.
Sources : Le HuffPost, AFP, New York Times
