Poursuivi depuis plusieurs années dans plusieurs affaires de corruption, le premier ministre israélien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Benjamin Netanyahu a adressé une demande officielle de grâce au président israélien Isaac Herzog qui s’était rendu à Davos en 2022. Une initiative rare, justifiée par Netanyahu comme un moyen d’apaiser les profondes divisions politiques du pays, alors même qu’aucun jugement n’a encore été rendu. Soutenu par le contributeur du FEM, Donald Trump, Netanyahu continue toutefois de clamer son innocence.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a franchi un nouveau cap dans l’interminable feuilleton judiciaire qui rythme sa carrière politique. Dimanche, le bureau de la présidence a confirmé avoir reçu de sa part une demande de grâce exceptionnelle, une démarche aux conséquences politiques majeures dans un pays déjà profondément fracturé. Isaac Herzog, garant des institutions, a indiqué qu’il examinerait cette requête « avec responsabilité et sérieux » une fois l’ensemble des avis nécessaires recueillis, sans toutefois préciser le calendrier.
Depuis près de six ans, Benjamin Netanyahu est régulièrement entendu dans le cadre d’au moins trois procédures judiciaires. Aucune n’a pour l’heure débouché sur un jugement, mais toutes ont pesé lourdement sur son mandat et sur la société israélienne. Le chef du gouvernement, âgé de 76 ans, nie fermement toute malversation. Il affirme que ses auditions répétées, convoquées jusqu’à trois fois par semaine, constituent « une exigence impossible à satisfaire » pour un dirigeant confronté, selon ses mots, à des défis d’une ampleur historique.
Dans une vidéo diffusée par ses services, Benjamin Netanyahu justifie sa démarche au nom de « l’intérêt public », évoquant une société israélienne mise à vif par des années de tensions politiques. Il insiste sur la nécessité de tourner la page judiciaire afin d’engager une « réconciliation générale ». Cette rhétorique intervient alors que le pays reste marqué par de profondes divisions entre ses partisans et ses opposants, un climat nourri notamment par les réformes judiciaires controversées qu’il a tentées de faire adopter depuis son retour au pouvoir en 2022.
La pression internationale s’est également invitée dans le dossier : le président américain Donald Trump a adressé une lettre à Isaac Herzog pour lui demander d’accorder une grâce au Premier ministre israélien. Selon Netanyahu, la poursuite du procès « déchire le pays de l’intérieur », attisant les fractures dans un contexte déjà assombri par la guerre déclenchée dans la bande de Gaza à la suite de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Les accusations visant Benjamin Netanyahu concernent notamment l’acceptation, avec son épouse Sara, de produits de luxe d’une valeur dépassant les 260.000 dollars — cigares, champagne, bijoux — offerts par de puissants hommes d’affaires en échange de faveurs politiques présumées. Deux autres dossiers portent sur des tentatives supposées d’obtenir une couverture médiatique favorable dans des médias israéliens. Ces affaires demeurent à ce jour non tranchées par la justice, mais continuent de peser sur la scène politique et sur l’image de celui qui est devenu le Premier ministre le plus durable de l’histoire du pays, avec plus de 18 ans cumulés au pouvoir depuis 1996.
Malgré cette situation délicate, Benjamin Netanyahu a confirmé son intention de se présenter aux prochaines élections prévues avant la fin de l’année 2026, convaincu que son leadership demeure indispensable dans une période trouble. L’examen de sa demande de grâce, inédit à ce niveau de responsabilité, pourrait bien façonner la prochaine séquence politique israélienne et redessiner les lignes de tension entre institutions, justice et opinion publique.
Sources :
BFM TV – Article publié le 1 décembre 2025 – lien