Lors de son discours à Charm El-Cheikh, Donald Trump a échangé une poignée virile avec Emmanuel Macron avant de la taquiner sur sa “discrétion”, provoquant un fou rire général parmi les dirigeants réunis au sommet pour la paix à Gaza. Une scène cocasse, mais révélatrice des rapports de force diplomatiques entre Paris et Washington.
Trente secondes de tension diplomatique : ce lundi 13 octobre, Emmanuel Macron et Donald Trump se sont livrés à une poignée de main où derrière les sourires polis, chacun cherchait clairement à prendre le dessus. Ce n’était pas la première fois que les deux hommes se livraient à cet exercice et cette fois, c’est le président américain qui a largement dominé les débats.
Alors qu’il prenait la parole devant un parterre de chefs d’État venus saluer le cessez-le-feu à Gaza, Donald Trump a ensuite interrompu son discours pour s’adresser directement à Emmanuel Macron — ou plutôt, pour remarquer son absence son dos.
“France, merci beaucoup Emmanuel. J’imaginais Emmanuel debout quelque part derrière moi… Où est-il ?” a lancé Trump en balayant la salle du regard, sous les rires de Giorgia Meloni et Keir Starmer. La Première ministre italienne, amusée, a désigné du doigt le président français, assis dans la salle, légèrement en retrait. “Je n’arrive pas à y croire ! Vous adoptez une approche discrète”, a poursuivi le dirigeant américain, un large sourire aux lèvres.
Cette remarque, prononcée sur un ton faussement léger, a provoqué un éclat de rire général : la cheffe du gouvernement italien riait aux éclats, tout comme le chancelier allemand Friedrich Merz, tandis que le Premier ministre canadien Mark Carney basculait littéralement en arrière, hilare. “Aujourd’hui, il est mon ami, c’est super. Bon travail, merci beaucoup Emmanuel”, a ajouté Trump avant de reprendre, plus solennel, son plaidoyer pour la paix à Gaza.
La scène, filmée par les caméras internationales, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, où elle a été interprétée comme une nouvelle pique du président américain envers son homologue français. Difficile, en effet, de ne pas y voir un clin d’œil appuyé à la situation politique intérieure d’Emmanuel Macron, affaibli sur la scène nationale et contraint à une certaine prudence diplomatique depuis les élections législatives.
Cette “approche discrète” contraste avec l’attitude habituellement proactive du président français, souvent en première ligne lors des grands rendez-vous internationaux. Ces derniers mois encore, Macron avait multiplié les initiatives diplomatiques, notamment en plaidant à l’ONU pour la reconnaissance de la Palestine et pour un retour rapide de la presse internationale dans la bande de Gaza.
De son côté Emmanuel Macron a préféré insister sur “la portée historique” du jour : “C’est une vraie avancée et une étape décisive. Mais nous devons maintenant nous mettre en ordre de marche pour la suite.” Le président français a également souligné l’urgence d’un accès humanitaire complet à Gaza et la nécessité “que les journalistes puissent retourner sur place pour montrer la réalité”.
Derrière la plaisanterie de Trump, certains observateurs y voient la réaffirmation d’un rapport de domination politique : le président américain, maître de la mise en scène, aime rappeler qui fixe le tempo. Et Emmanuel Macron, ce jour-là, a préféré rester en retrait, concentré sur la diplomatie plutôt que sur le spectacle.
Sources :
Huff Post – « Cette remarque de Trump à Macron a bien fait rire les autres dirigeants lors du sommet pour la paix à Gaza », 13 octobre – huffingtonpost.fr
Le Parisien – “Sommet de Gaza : la remarque de Donald Trump à Macron fait rire les dirigeants”, 13 octobre 2025 – leparisien.fr
Franceinfo – “Sommet pour la paix à Gaza : Trump chambre Macron sur sa discrétion”, 13 octobre 2025 – francetvinfo.fr
AFP – Compte rendu du sommet de Charm El-Cheikh sur Gaza, 13 octobre 2025 – afp.com
